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Une succession rondement menée


Les instances dirigeantes de la SRCM ont fait preuve de diligence. En moins de 4 jours, la succession de Chari est définitivement réglée. La crainte d’une répétition de 1983 était dans tous les esprits. Voilà donc tous les abhyasis rassurés, l’avenir est assuré.

Chronique de 4 jours bien remplis :
-     -  Parthasarathi Rajagopalachari, 87 ans, s’éteint samedi 20 décembre à 21 h 45
-     -  Il envoie un message à la médium le lendemain matin à 10 h
-     -   Sa dépouille est incinérée lundi 22 décembre à 15 h et le Working Committee se réunit
-   - Mardi 23 décembre, Kamlesh Patel fait son premier discours de président (Fulfil His Mission), après lecture du relevé de décisions du Working Committee par US Bajpai, secrétaire général de la SRCM

Kamlesh Desaibhai Patel succède donc à Chari comme président de la SRCM et représentant spirituel du Sahaj marg, 4ème maître après Lalaji, Babuji et Chari selon la légende officielle en cours (rappelons pour l’histoire que Lalaji n’a jamais été le maître de la SRCM ou du Sahaj marg).
Voilà donc théoriquement tous les abhyasis rassurés, l’avenir de la Mission est soi-disant assuré.

Et Patel appelle aussitôt à l’harmonie et à l’unité, en déplorant que ceux qui recherchent Dieu soient plus attirés par la renommée que les bandits et autres mafieux, et qu’il existe plus de différences et moins d’unité au sein de la Mission que chez ces gens là…
Comme si cela ne suffisait pas, Patel revient sur l’image d’ami et courtisan des riches qui a selon lui collé à la peau de Chari tout au long de sa vie. Il rappelle ce fait pour mieux le démentir ? Ou bien pour commencer un droit/devoir d’inventaire ?
Voilà donc théoriquement tous les abhyasis rassurés, l’avenir de la Mission est soi-disant assuré.

Et les messages du Monde lumineux tombent chaque jour en français et en anglais, rendus publics au plus tard dans les 24 heures. Après le premier message de « l’étape finale » dicté par Chari à la médium, Babuji a complètement repris son rôle. Patel n’aura qu’à bien suivre ce qu’on lui dicte de faire depuis le Monde lumineux.
Ainsi le 26 décembre :« (…) Il [Chari] envisageait des aménagements pour faciliter certains aspects de la pratique ; tout doit être fait dans ce sens, nous y reviendrons bientôt (…) ». Puis le 27 : « (…) Des changements se produiront dans la Mission : de nouvelles règles seront instituées pour favoriser son expansion et les moyens d’action au plan matériel, prioritairement pour le Maître incarné et pour les nombreux serviteurs investis à tous les niveaux. Notre cher Kamlesh en décidera, il fera au mieux pour satisfaire pleinement aux nécessités de la pratique et des besoins incessants de l’ensemble des abhyasis ; nous y reviendrons. (…) ». Et le 28 : « (…) Bien des décisions seront à prendre ; il [Patel] sera sans cesse guidé et éclairé au mieux sur ce qu’il convient de faire. (…) »
Qui donc pilote la Mission ? Patel le 4ème maître ou bien la médium ? Babuji et Chari depuis le Monde lumineux ? Tout cela reste à clarifier… mais Patel pourrait bien n’être qu’une marionnette entre d’autres mains beaucoup plus puissantes mais restant cachées dans l’ombre.
Voilà donc théoriquement tous les abhyasis rassurés, l’avenir de la Mission est soi-disant assuré.

Et pourtant les abhyasis avouent chaque jour à quel point Patel est demeuré un inconnu pour eux. Les abhyasis groupies fanatiques de leur star avaient choisi Chari, image rassurante d’un Père protecteur et charismatique. Patel le patibulaire saura-t-il les convaincre de rester ?


Voilà donc théoriquement tous les abhyasis rassurés, l’avenir de la Mission est soi-disant assuré. Tout autant que le cauchemar de Chari qui voyait éclater la Mission…


Post scriptum :

Anonyme a dit… 
Voilà une vision très optimistique des choses. Depuis quand vous fiez vous à ce que la Sriram publie pour dire que la succession se passe bien ? Vous nous avez habitués à plus d’objectivité. Qui vous dit que le Working Committee dans son ensemble approuve la nomination de Patibulaire Patel ? Sahaj Sandesh et les Whispers sont la voix officielle de la Sriram, mais que disent les voix off the record ?
Vous vous rappelez 1984 quand le secrétaire général S.A. Sarnad soutenait un jour Umesh Chandra Saxena puis le lendemain prenait fait et cause pour Chari…
S’il y a des dissensions, des divergences au sein de l’establishment, ce n’est pas sur leur site internet qu’on l’apprendra. N’importe où mais pas là…
Alors ne dites pas que tout s’est bien passé ! En apparence oui, et c’est bien ce qu’ils voulaient nous faire croire. Leur campagne de com s’est parfaitement déroulée : la preuve, vous avez tout gobé. En réalité, on n’en a pas la moindre idée, on ne sait rien…

Alexis @ Anonyme pessimistic 
Mea culpa ! Tu as raison, j’ai succombé à la campagne de com de la SRCM… parfaitement orchestrée d’ailleurs ! 
Ce n’est pas dans mes habitudes, mais là j’ai marché et avalé tous leurs éléments de langage. Mais il y a peut-être une raison plus profonde à tout ça : Chari avant sa mort avait tout organisé dans les moindres détails pour que sa succession se déroule sans histoires. C’est probablement le syndrome du choc qu’il avait eu en 1983-84… 
Voilà pourquoi je suis tenté d’accepter le discours officiel. Reste que tu as parfaitement raison, si l’un des membres de l’establishment s’oppose aux décisions, nous ne l’apprendrons que plus tard et par d’autres canaux, si même nous en entendons parler (ce qui est loin d’être certain). 
Pour l’instant, même si la Mission joue la transparence en publiant tout, le principal porte-parole est la médium et ses whispers…
  

La valse-hésitation orchestrée par Chari autour des ashrams



Du vivant de Babuji, les biens matériels de la SRCM se confondaient avec ses biens propres. L'ashram de Shahjahanpur a été construit sur ses terres, auprès de sa maison, et inauguré en 1976. C'est le premier ashram de la Mission, le seul que créa jamais Babuji. En dehors de cela, elle ne possédait à peu près rien d'autre.
Changement total de stratégie avec Chari : si les abhyasis occidentaux veulent le voir, il faut avoir un ashram et si possible un cottage pour l’accueillir.
Le patrimoine immobilier se constitue progressivement, d’abord avec l'achat du château d’Augerans en France en 1988, siège européen de la Mission jusqu’en 2003. Puis l'inauguration des ashrams de Vrads Sande au Danemark et de Molena en Georgie (USA) en 1992, la location de Broomlee en Ecosse, etc.
Chari s'est fait une renommée en Occident. A la fin des années 90, il est temps pour lui de songer à rentrer au pays pour s’y imposer comme le seul maître du Sahaj marg.
Cette fois, il saigne les Occidentaux pour ses projets indiens. Et en 1999 on inaugure en grandes pompes le Babuji Memorial Ashram après deux ans de travaux (5 ha, un hall de méditation pour 13 000 personnes, 2 à 3 millions de dollars estimés à l'époque). Le transfert des fonds occidentaux vers l'Inde fonctionne à plein régime. Et les grands ashrams indiens suivent : Bangalore, Tiruppur, Hyderabad, Mumbai, Ahmedabad, Delhi, Allahabad, Kolkata, Satkhol…
A titre d'exemple, l'ashram d'Ahmedabad s'étend sur 2 hectares, son hall de méditation peut accueillir 2500 personnes, il y a des dortoirs pour 750 personnes et une quinzaine d'appartements…
En clair, Chari a commencé à investir en Europe et aux Etats-Unis, ou plutôt il a fait investir les abhyasis occidentaux chez eux, pour ensuite mieux pouvoir leur demander de financer son quartier général en Inde, ainsi que tous ses nouveaux projets. Les fondations viennent concrétiser tout ça…
En théorie, dans la nouvelle organisation impulsée par Santosh Khanjee, les fondations sont chargées de l’aspect matériel de la Mission donc de l’acquisition des ashrams, grâce à l’argent des donations. En pratique, les fondations captent bien désormais les donations occidentales intégralement, mais c’est pour mieux les utiliser à d’autres fins principalement en Inde.
Tout n'est donc pas rose pour les adeptes occidentaux qui désirent acquérir un ashram, loin de là. S'il fait partie du patrimoine de la Mission une fois acquis, cela n'empêche pas que l’ashram doit d’abord être financé en grande partie par les adeptes locaux eux-mêmes, les fondations y investissant souvent très peu, parfois rien.

Pour tout projet immobilier, il faut d’abord obtenir l’autorisation de Chari. Celui-ci décide de tout sans consulter les abhyasis. Pire encore, il joue les girouettes en donnant son accord et en le retirant aussi vite.
Exemples : en 2003, Chari revend le château d'Augerans contre l’avis des abhyasis français. En 2008, il parle de se débarrasser de l’ashram de Lausanne pour en construire un autre ailleurs, alors que les travaux de rénovation s'achèvent, toujours contre l’avis des abhyasis locaux.
La SRCM Océanie rêve depuis toujours d’un ashram. Chari en a visiblement décidé tout autrement. Un premier terrain est acheté à Armadale, près de Perth, en Australie en 2000. Chari leur fait revendre en 2003. Rebelote en 2011, les abhyasis achètent un nouveau terrain à Bringelly, près de Sydney. Chari décide de le revendre en 2012. Aucun acquéreur ne se présentant, il est maintenant question de le louer…
Le 16 mai 2006, Chari donne son accord aux Italiens pour leur projet d'ashram, mais il annule le projet une semaine plus tard, lui préférant le 2 juin suivant le projet berlinois. L’ashram milanais ne se concrétisera donc qu’en 2008. Dans la foulée, il s'oppose au projet londonien dont le bail de l'ashram écossais de Broomlee arrive à terme, et il faudra attendre 2012 pour que les anglais restés 6 ans sans rien acquièrent enfin un ashram à Londres.
En octobre 2008, il gèle tous les projets d’acquisition en raison de la crise financière mondiale, tandis qu'il accorde des passe-droits à quelques-uns. Puis 6 mois plus tard, tandis que les choses restent bloquées pour la plupart, il relance les investissements aux Etats-Unis …
Au moment même où il gèle tous les projets, le Centre de Chicago bénéficiaire d’un passe-droit acquière un local de plus de 200 m² à Warrenville pour un groupe d'environ 60 abhyasis et une quinzaine d'enfants, le 5 octobre 2008.
Feu vert aussi en avril 2009 pour l’acquisition d'un local à Cranberry par le groupe local, le futur ashram du New Jersey. Puis le 5 juillet 2009, c’est au tour du centre de Cleveland (Ohio) d’inaugurer ses nouveaux locaux. Toujours en juillet, Chari autorise la reprise des travaux d'extension des ashrams nord-américains.
Acquis en 1992, l'ashram de Molena est le Quartier général de la SRCM aux USA (à 80 km au sud d'Atlanta, en Georgie), il s'étend sur 13 hectares (32 acres). En septembre 2008, le Comité d'extension prévoyait 2 phases de travaux : la 1ère comportait la création d'une 2ème aile supplémentaire avec un hall de méditation de près de 300 m², une extension du réfectoire, des chambres et toilettes ainsi qu'un nouveau cottage. La 2nde phase consistait à créer un très grand hall de méditation dehors, à la place de la tente qui accueillait les grands rassemblements.
La 1ère phase des travaux d’extension, programmée pour débuter en octobre 2008 et s'achever le 30 avril 2009, a donc été bloquée par le discours d'austérité de Chari depuis Dubaï juste avant son commencement. Mais dès juillet 2009, il a finalement donné l'autorisation d'entamer cette première phase des travaux.
Nouvelle volteface courant 2013, le plus grand ashram historique de la Mission en Amérique du nord est finalement mis en vente. La librairie est déménagée à Cranberry et l’ashram nettoyé et vidé…
L'extension de l'ashram de Sunderland-Pioneer Valley dans le Massachussetts était aussi dans les cartons et a été gelée comme les autres en octobre 2008. En effet, cet ashram sert aussi bien aux abhyasis du nord des Etats-Unis qu'à ceux du sud du Canada. La recherche d'un terrain pour étendre sa surface a donc repris en septembre 2009 et une vaste campagne de collecte de fonds pour les ashrams a débuté. Sacrée austérité…

Chari décide donc seul des investissements de la Mission, sans tenir compte des abhyasis locaux. Mais revenons à l’aspect financier et à la participation des fondations.
Chari a décidé seul que l’ashram de Berlin serait un Centre de formation (CREST) de la Mission pour l’ensemble de l’Europe. Cependant, cela n’a pas empêché la fondation européenne de limiter son financement de l'acquisition de l’ashram à hauteur des deux tiers du montant total. L'association locale SRCM Allemagne n'avait d’autre solution que de se débrouiller pour trouver le tiers du financement restant. Du coup, même les autres associations ont participé : la France à hauteur de 35 000 € et la Suisse de 30 000. Les Pays-Bas, le Royaume-Uni ou l'Italie y ont aussi participé.
Chari a refusé que ses fondations participent financièrement à l’acquisition de l’ashram londonien, malgré les quelques 1 500 euros versés en moyenne par abhyasi. Il n’a pas mis un centime non plus à Lyon quand la SRCM France s’engageait pour 150 000 euros et que les abhyasis locaux s’engageaient à trouver 3 000 euros chacun, faisant ainsi capoter le projet. Et combien a-t-il mis sur la table pour l'ashram national italien de Milan, quand on sait que la France y a participé à hauteur de 115 000 euros ?

Exemple canadien : Northern light – La lumière du nord. En 2012, Kamlesh Patel suggère aux Canadiens qu’ils se cotisent s’ils veulent eux aussi obtenir un ashram : “if 1,000 abhyasis each contributed $20 per month, that would be $20,000 per month and in a year we would have $240,000 – had we started five years ago we would be in a position now to acquire a property!” C’est donc un projet à 1,2 millions de dollars or la SRCM au Canada c'est 4 à 500 abhyasis seulement. Or la comptabilité locale de la SRCM montrait un bénéfice annuel de 43 000 $. A ce rythme, l’ashram c’est 28 ans plus tard et non pas dans 5 ans !
Chari pas fou, plutôt que d’envisager une participation de ses fondations, a voulu booster les Canadiens : approbation du projet le 28 décembre 2012 avec l’objectif d’une inauguration pour son anniversaire, le 24 juillet 2013.
Chari avait mis la pression, il fallait lui faire plaisir pour son anniversaire. Restait donc à trouver près de 3 000 $ par abhyasi en moins d’un an ! Début de panique en mars 2013, Kim Hansen écrit dans Echoes of North America: “(…) we have received gifts from several abhyasis in Europe who have heard about the project. We invite one and all to join us in bringing this project to fruition. There is no time to waste.”
Panique totale au début de l’été : pour respecter les délais fixés par Chari, le comité appelle les nord-américains à s’investir activement dans la collecte de fonds et les abhyasis du monde entier à la solidarité selon le principe du ‘One World, One Family’ en vue d’un nouveau Northern Light-Lumière du Nord  «phare de lumière» pour l'élévation de l'humanité, dont le site proche de Toronto (Ontario) a été sélectionné. Aux dernières nouvelles, la solidarité internationale pour répondre aux exigences de Chari a bien fonctionné…
Volteface encore ? Après des travaux de rénovation en 2009-10, l’ashram de Molena (le plus grand ashram historique de la Mission en Amérique du nord) est mis en vente courant 2013 tandis que celui de Beavercreek-Dayton dans l’Ohio fait l’objet d’un projet d’extension. Simple transfert d’activités de l’un à l’autre ? Techniquement peut-être, mais financièrement non ! Le projet de création d’un nouveau hall de méditation de 240 m² pour accueillir 300 personnes est estimé à 500 000 dollars. Les donateurs sont sollicités pour une mise en place courant 2014 et les fondations ne participent toujours pas. En septembre 2013, les donations atteignaient 176 000 dollars et les promesses de dons 124 000 dollars. Plutôt que de solliciter les fondations, de nouvelles campagnes de collecte de fonds sont organisées pour trouver les 200 000 dollars encore manquants…


Donations étrangères : et si on parlait d’argent…

Mise à jour du 12 janvier 2014

En 1976, l’Etat indien a mis en place pour les ONG un contrôle des fonds en provenance de l’étranger, le "Foreign Contribution Regulation Act" (FCRA), afin d’éviter les excès de « the influence of the foreign hand » sur la politique et les projets publics indiens. Chaque année, le Ministère des affaires intérieures indien publie la liste des ONG présentes dans le pays. Pour celles qui dépassent dix millions de roupies de chiffre d’affaires en provenance de l’étranger, il publie aussi le nom des donateurs et le montant de leurs "foreign contributions", ainsi que le montant total des dépenses effectuées par l’ONG (voir http://mha1.nic.in/fcra.htm).

En ce qui concerne le Sahaj marg de Chari, SMSF, SRCM, LMES et BVET indiennes sont dûment enregistrées (Numéros RCN respectifs : TN 075900957R, UP 136700005R, TN 075901050R et TN 075901033R). SMSF et SRCM dépassent allègrement le seuil fixé, leurs comptes sont accessibles pour les années 2006 à 2012. La LMES apparaît en 2006, 2008, 2009 et 2012. La BVET n’atteint pas ce seuil durant cette période…

Rappelons pour mémoire et une meilleure compréhension que l’école de Chari (Lalaji memorial omega international school ou LMOIS) est pilotée et financée par 2 sociétés : la LMES (Lalaji memorial educational society) et la BVET (Baal vatika educational trust).

"Foreign contributions"
Selon le FCRA, les donations en provenance de l’étranger (Foreign contributions, tous pays hors Inde) aux SRCM et SMSF indiennes réunies, cumulées sur 7 ans (1/04/2006 au 31/03/2013), atteignent plus de 31 millions de dollars. Le montant du capital d’origine étrangère de ces 2 organisations a presque été multiplié par 3, passant de près de 19 millions à plus de 53 millions de dollars sur la même période. Le montant des intérêts cumulés acquis dépasse 18 millions, soit 58% du montant des donations et 34% du capital actuel. Les dépenses cumulées sont inférieures à 16 millions.

Le "corpus fund" de la Mission mis en place par Chari a largement dépassé son objectif. Si les donations cessaient brutalement demain, le capital continuerait de croître, sans que Chari n’ait à rogner sur les dépenses. L’autonomie financière de la Mission de Chari et de ses successeurs est d’ores et déjà acquise ! Cela n’empêche pas Chari d’encourager les donations de ses membres aux fondations du Sahaj marg…

Qui finance la Mission ?
L’appétit financier de Chari est sans limites. Et cela remet en cause l’indépendance pourtant acquise de la Mission. En effet, 4 donateurs sont à l’origine de plus de la moitié des dons cumulés sur 7 ans, soit près de 17 millions de dollars. Chacun d’entre eux a donné plus de 2 millions de dollars à la Mission en 7 ans, tandis que le 5ème donateur par ordre d’importance a versé moins de 300 mille dollars.

Leur influence potentielle est énorme ! Chari est aux petits soins pour eux. On ne s’étonnera donc pas que l’un d’entre eux soit son successeur désigné, qu’un autre ait son propre cottage (à l’égal de Chari) dans l’enceinte même du Babuji memorial ashram…

Si l’on met à part ces 4 gros donateurs, les 15 millions restant proviennent à 38% de l’Amérique du nord, à 23% de l’Europe de l’ouest et à 8% de l’Asie (hors Inde). Les pays donateurs les plus importants sont les USA pour 36%, la France pour un peu plus de 8%, la Suisse pour presque 8% et les Emirats arabes unis pour 3%.

Le top 50 des plus gros donateurs (hors les 4 plus gros) a contribué pour plus de 2,5 millions de dollars, 35 d’entre eux sont d’origine indienne, dont 25 indo-américains. La plupart sont à la tête de start-up dans l’informatique hard ou software, ou bien dans la production de médicaments génériques. On retrouve bien là la nouvelle middle class indienne, une génération d’expatriés déracinés et tiraillés entre leurs origines et la modernité.

Mais alors, à qui donc appartient la Mission ?
Vous voulez la réponse ?

Numéro 1 : Ilya Mikhailovich Kazmaly a versé 10,3 millions de dollars en 7 ans, soit 33% des donations étrangères effectuées à la Mission et à sa fondation SMSF selon le FCRA, en son nom propre ou celui de sa femme et d’une société offshore baptisée Mentor Financial Ltd.

Russe d’origine gagaouze né le 7 avril 1962, Kazmaly a travaillé comme officier des services de renseignement soviétiques avant de co-fonder le groupe Sheriff en 1993, première entreprise de Moldavie. Elu au Soviet suprême de ce pays en 2005, il a longtemps été l’un des principaux appuis du président Smirnov. Pour en savoir plus, lire [De l’argent sale recyclé ?].

Numéro 2 : Madhava Reddy supporte les Républicains américains mais bien plus encore la SRCM. A titre personnel, au travers de la Lachimi Foundation ou via sa start-up HTC Global Services, il a versé 6,5 millions de dollars en 7 ans selon le FCRA, soit 21% des donations étrangères effectuées à la Mission et à sa fondation SMSF.

Cet expert-comptable est le PDG fondateur en 1992 de la Hi Tech Consultant Global Services Inc à Troy dans le Michigan (www.htcinc.com). D’après The Hindu Business Line en date du 8 mars 2012, cette société de solutions informatiques et technologiques emploie 4000 personnes et dégage un revenu d’environ 160 millions de dollars. Elle est aussi présente en Inde à Chennai et Hyderabad, en Australie, au Canada, en Malaisie, à Singapour et au Royaume-Uni. Deux de ses vice-présidents ont aussi versé 3 millions de roupies à eux deux sur la même période à la Mission et sa fondation. Accessoirement, Reddy est aussi membre du conseil de la Caraco Pharmaceutical Laboratories Ltd (www.caraco.com), une filiale du groupe SunPharma.
En 1999, Madhava Reddy a créé la Lachimi Foundation pour effectuer l’essentiel de ses dons à la Mission sans avoir à verser de taxes fiscales. Entre 1999 et 2011, les comptes de la Lachimi Foundation font apparaître des versements pour un montant total supérieur à 12 millions de dollars.

Chari a longuement résidé dans le cottage de ce précepteur du Sahaj marg et membre du Conseil d’administration de la SRCM aux USA, selon Echoes of India de novembre 2012.

Numéro 3 : Madhusudanarao Kothapalli a versé 2,5 millions de dollars sur la même période à la Mission et sa fondation selon le FCRA, soit 8% de la totalité des donations étrangères, à titre personnel ou via sa fondation.

Originaire d’Hyderabad dans l’Andrah Pradesh, cet émigré indo-américain est le cofondateur de CorePharma LLC en 1998 dans le New Jersey (www.corepharma.com). En 2005, il a revendu ses parts de la société à la RoundTable Healthcare Partners LLP, créé la Aravind Foundation, puis versé 5 millions de dollars via cette fondation : 1 million à la SRCM et un autre à la Baal vatika educational society (future LMES) en 2005, 3 millions de dollars à la SMSF en 2006… et à nouveau 28 000 dollars à la SRCM en 2009.

En 2011, Madhu Kothapalli a fondé une autre société de R&D en médicaments génériques chez lui à Hyderabad (www.Leiutis.com). Chari a l’habitude de s’inviter dans la résidence de ce précepteur lorsqu’il séjourne à Hyderabad.

Numéro 4 : Kamlesh Desaibhay Patel, vice-président successeur désigné de Chari, a versé 2,1 millions de dollars selon le FCRA à titre personnel ou via sa famille et son réseau de pharmacies, soit plus de 7% de la totalité des donations étrangères. Deux de ses collègues et amis pharmaciens de New York ont aussi versé à eux deux plus de 5 millions de roupies, mais je n’ai pas trouvé de preuves qu’ils travaillent pour lui… Pour en savoir plus, lire [Le pharmacien de Brooklyn].

L’argent de la Mission
Selon le FCRA de 2006 à 2012, en ne tenant compte que de l’argent en provenance de l’étranger, la Mission et sa fondation indiennes se partagent donc un chiffre d’affaires annuel moyen de plus de 7 millions de dollars et un capital de plus de 53 millions.

Quid de l’argent issu de la vente des publications et des cotisations des adhérents, quand on sait qu’il y a quelques années les donations ne représentaient pas plus du tiers des ressources de la Mission ?
Quid de la part indienne supplémentaire, quand on sait que le gros des effectifs de la Mission est indien ?
Quid des autres fondations en Suisse, aux Etats-Unis, à Dubaï ou Hong Kong ?
Quid des autres associations SRCM nationales ?

Liens
- La multinationale du Sahaj marg
- Chiffre d’affaires et patrimoine
- Les grands argentiers 2013 du $ahaj marg

Une croissance fulgurante

Article mis à jour le 9 février 2014


A sa mort en 1931, Lalaji comptait 212 disciples et l’équivalent d’une dizaine de précepteurs, selon son petit-fils Dinesh Kumar Saxena. Ses principaux disciples ont diffusé son enseignement sous différentes dénominations : voie soufie pour son frère et ses neveux (Golden sufi center) comme son fils (NaqshMuMRa), voie santmat des Ramashram Satsang pour les autres (Pour plus d’infos, voir Lalaji,entre soufisme et santmat).
Ayant rencontré 3 fois Lalaji, Babuji était l’un de ses 212 disciples. Rien de plus, rien de moins. Contrairement aux autres qui diffusent l’enseignement de Lalaji dès avant sa mort dans tout l’Uttar Pradesh et ses alentours, Babuji ne bouge pas avant 1944-45. C’est là qu’il crée le Sahaj marg, un raffinement du raja-yoga. Seuls ses rêves attestent d’une filiation avec l’enseignement de Lalaji. Son enseignement gagne peu à peu le sud de l’Inde : Kasturi devient sa disciple en 1947, Varadachari en 1955, Chari en 1964…
Chari estime les effectifs de la Mission à 750 abhyasis et une douzaine de précepteurs à son arrivée en 1964. Huit ans plus tard en 1972, toujours selon lui, il n’y a pas plus d’abhyasis voire moins (600) mais déjà 60 précepteurs. Enfin à la mort de Babuji, on arriverait à 3 000 abhyasis et 180 précepteurs selon Ajay Kumar Bhatter, 4 à 5 000 selon Chari.
Evidemment, ces chiffres sont à prendre avec précautions puisque Chari les utilise déjà pour mettre en valeur son rôle dans le développement de la SRCM. Globalement entre 1945 et 1983, on est passé d’un précepteur pour moins de 10 abhyasis à un pour 17 abhyasis. Les effectifs ont augmenté d’environ 20% par an, tandis que les précepteurs n’ont pas augmenté de 15%. Ce qui est certain, c’est que la Mission s’est répandue un peu partout en Inde, et qu’elle a commencé à s’internationaliser à la fin des années 60.
En 1991, KC Narayana, le fils du Docteur Varadachari estime le nombre d’abhyasis aux environs de 20 000, puis Chari en déclare 50 000 en 1995, 55 000 en 1997, 75 000 en 2000 et 250 000 en 2005 pour revenir à 150 000 membres à la fin 2011 ! Plus sérieusement, car leur liste existe, le nombre de précepteurs atteint 1 129 en 1995, 2 377 en 2007 et 3 014 fin 2011… Le recensement de 2013 en Inde porte les effectifs à 71 000 pratiquants pour la méditation collective du dimanche et 94 000 dépositaires d’une carte d’identité de la SRCM…
Indéniablement et indépendamment du trucage des chiffres, la croissance est forte, très forte, entre 1983 et 1995 : plus de 26% d’augmentation annuelle des effectifs et plus de 16% du nombre de précepteurs. On arrive alors à un précepteur pour une trentaine d’abhyasis, sachant que l’écart est grand entre l’Inde et l’étranger (un précepteur pour près de 100 abhyasis en Inde, contre un pour une vingtaine ailleurs). L’encadrement laisse sérieusement à désirer…
Depuis 1995, la croissance s’est essoufflée. Chari en a profité pour renforcer l’encadrement, le nombre de précepteurs augmentant plus vite que les effectifs : environ 6% de croissance annuelle du nombre de précepteurs, alors que les effectifs indiens croissent de 2 à 3% l’an et les effectifs étrangers d’à peine 1%. On revient ainsi aujourd’hui à un précepteur pour moins de 40 abhyasis en Inde, un pour moins de 10 abhyasis ailleurs.
Chari continue de nommer des précepteurs toujours au même rythme pour récompenser ses plus loyaux sujets alors que la croissance est en berne. A ce rythme, on devrait arriver à près de 125 000 cotisants en 2020 dont plus de 110 000 en Inde et près 15 000 au dehors, avec environ 5 000 précepteurs soit un pour 41 abhyasis en Inde et un pour 6 ailleurs…
La hiérarchie s’emballe ! On voit là les limites du système : 107 000 cotisants pour 3 000 précepteurs aujourd’hui ; 125 000 cotisants pour plus de 5 000 précepteurs demain…

A ce stade, multiplier les échelons hiérarchiques devient une nécessité impérative. Le précepteur n’est plus que la cheville ouvrière de la Mission. Cela ne suffit plus pour accéder à Chari qui ne connaît plus personnellement tous ceux qu’il a nommés. La compétition entre abhyasis pour gagner ses faveurs est ouverte depuis longtemps, mais elle n’a de cesse de se renforcer ! Etre précepteur ne suffit plus…

Liens :
- La mumltinationale
- Abhyasis pratiquants, cotisants et sympathisants

La multinationale du Sahaj marg



Comment chiffrer les effectifs mondiaux de la SRCM quand la définition même d’abhyasi n’est pas claire et que la propagande de Chari tend à les multiplier ? Il y a des pratiquants réguliers, des cotisants et des sympathisants. Avec cette approche, on obtient une très large fourchette de 71 000 pratiquants à 260 000 sympathisants. Tout cela pour un peu plus de 3 000 précepteurs.
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La Mission c’est pour le moins une association mère et une vingtaine d’associations nationales satellites, un institut de recherche, 5 fondations, une société et 2 trusts. En pratique, les associations gèrent les cotisations, les fondations engrangent les donations et un trust vend les publications. Les ashrams sont la partie la plus visible des biens immobiliers de la Mission. Quant au foncier, on sait seulement qu’il lui est infiniment supérieur, d’après Chari…
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Côté organisation spirituelle, l’image d’une relation directe et unique entre le gourou et ses disciples est idyllique. Avec plus de 3 bons milliers de précepteurs, Chari a bâti toute une hiérarchie dans laquelle l’aspect spirituel est le cadet de ses soucis. Officiellement, la SRCM s’occupe de l’organisation spirituelle et les fondations SMSF s’occupent des aspects matériels.
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Marques déposées et noms de domaines sur le web


SRCM, SMSF, LMES et BVET ou SHPT, voilà donc les structures administratives du Sahaj marg pour les années 2000. Mais cela ne suffit toujours pas pour imposer le monopole de Chari face à ses détracteurs. D’où les marques déposées et les websites…
A défaut d’avoir la mainmise totale sur la SRCM de Shahjahanpur, la marque Sahaj Marg™ est déposée aux Etats-Unis le 29 juillet 1997 et en Inde le 19 février 2001, mais elle est aussi déposée en Nouvelle Zélande (1999), au Benelux (2000), en Australie (2001), sur l’Ile Maurice (2008), etc.
D’autres marques sont aussi déposées, comme Shri Ram Chandra Mission, SRCM, Natural Path, Constant Remembrance, A Whisper A Day, l’emblème de la SRCM et le drapeau de la SMSF, …

Chari s’implante sur le web le 17 mars 1996 avec ‘srcm.org’, alors que dans le même temps un précepteur d’Umesh Chandra Saxena crée un autre website ‘sahajmarg.org’ aux Etats-Unis où il publie les deux lettres de nomination d’Umesh et de Chari. Une bataille juridique s’ouvre alors pour le monopole sur le web. Après une première victoire juridique face à Chari, le précepteur jette l’éponge dans la crainte des recours des avocats de Chari.
Depuis cette date, Chari obtient toujours gain de cause sur le web et entend bien faire respecter son monopole exclusif.
Le petit-fils de Babuji, Navneet Kumar Saxena crée ‘srcmshahjahanpur.org’ en 2007, mais doit en céder la propriété à Chari. En 2011, c’est au tour de ‘srcm.com’ créé en Australie de devenir la propriété de Chari par décision de la Commission d’arbitrage. La même année, un groupe de la diaspora des seniors précepteurs lui cède la propriété de son website. En 2013, un autre groupe change de nom pour éviter un procès...
Et Chari fait déposer des dizaines de noms de domaines, comme ‘lalaji.xxx’ ou ‘babuji.xxx’ , etc. avec toutes les extensions possibles et imaginables (.com, .info, .pays, …).

Associations, fondations, marques ou noms de domaines web, la multinationale de Chari veut imposer son exclusivité sur le Sahaj marg et tous ses dérivés. Force est de constater qu’il y parvient plutôt très bien…
Le monopole est à peu près atteint, même s’il doit rester en permanence sur le qui-vive pour défendre sa position.


Ashrams et centres du Sahaj marg dans le monde



Etat des lieux des biens immobiliers de la Mission
Mise à jour au 16 février 2014

En 2012, la SRCM déclare être présente dans plus de 95 pays avec 220 ashrams et plus d’un millier de centres de méditation.

Le recensement exhaustif organisé fin 2013 en Inde par la Mission liste 2500 centres, mais moins de 1300 sont ouverts pour la méditation collective du dimanche et 250 d’entre eux reçoivent moins de 10 personnes.
Le chiffre d’un millier de véritables centres indiens paraît le plus vraisemblable. Près de 800 d’entre eux ont moins de 50 méditants, une centaine entre 50 et 100, 65 entre 100 et 200, 31 entre 200 et 500, 17 entre 500 et 1000 et enfin 7 grands centres ont plus de 1000 participants.
La distinction entre ashram et centre de méditation est affaire d’appréciation. Selon qu’on met la barre à 50 ou à 100 participants, on obtient 100 à 200 ashrams sur le millier de centres.
Parmi ceux-ci, on compte 2 Ashrams internationaux : le Babuji Memorial Ashram à Manappakam (siège international de la Mission près de Chennai) et l’ashram de Satkhol sur les contreforts de l'Himalaya (une vitrine spectaculaire pour les étrangers).
Les autres principaux ashrams qui accueillent plus de 500 personnes le dimanche sont à Hyderabad, New Delhi, Bangalore, Lucknow, Pune, Indore, Nellore, Tirupati, Jodhpur, Kanpur, Jaipur, Kurnool, Ghaziabad, Nandyal, Agra, Vadodara et Tiruppur.

En France en 2006, la SRCM comptait 43 centres et 97 précepteurs pour 1 111 cotisants. En extrapolant ces chiffres, on obtient près de 500 centres hors Inde. Mais tous les centres ne sont pas d'égale importance, loin de là. Ainsi, la Mission distinguait en France 8 grands centres (dont 3 avec un ashram) et 35 petits centres, dont 8 sans précepteurs...
Donc à l’étranger, on aurait quelques 500 centres de méditation et on comptabilise précisément 22 ashrams en 2014, dont 5 nouveaux depuis 2 ans.
L’Europe de l’ouest en compte 8 : 3 en France (Montpellier, Paris et Nice), 1 au Danemark à Vrads sande, 1 en Suisse à Lausanne, 1 en Allemagne à Berlin, 1 en Italie à Milan et le dernier acheté à Londres au Royaume-Uni.
Vient en seconde position l’Amérique du nord avec 6 ashrams, le tout dernier au Canada étant encore à l’état de projet en cours de concrétisation. Tous les autres sont aux USA : Molena en Georgie (en vente), Sunderland dans le Massachussetts et Beavercreek dans l’Ohio pour les anciens. Les petits nouveaux sont ceux de Cranberry dans le New Jersey et de Fremont en Californie.
L’Asie (hors Inde) en compte 4 : Klang en Malaisie, Dubaï dans les Emirats arabes unis et les 2 derniers achetés courant 2013 à Singapour et au Qatar. L’Europe de l’est en compte un à Timisoara en Roumanie et un achat en 2013 à Minsk en Belarus. L’Afrique du sud possède l’ashram historique de Lenasia à Johannesbourg. L’Australie cherche à vendre son ashram de Bringelly. L’Amérique latine commence à réfléchir à un projet…
La situation évolue vite avec de nouveaux achats fréquents et réguliers (Londres, Fremont et Cranberry, Singapour, Qatar, Minsk, etc.), mais aussi la revente d’anciens ashrams ne répondant plus aux critères actuels. L’ashram français d’Augerans, ancien siège européen de la Mission, a été revendu en 2003. La location de Broomlee en Ecosse a été abandonnée bien avant le rachat londonien d’un nouvel ashram. En Australie, Armadale a été revendu avant l’achat de Bringelly, lui-même en vente aujourd’hui. Molena, dont le coût des travaux d’aménagement a été jugé prohibitif, est lui aussi en vente. Plusieurs projets de revente de l’ashram de Lausanne ont aussi été envisagés…

Depuis 2005, Chari a voulu diversifier son parc immobilier. Au-delà des ashrams et centres de méditation, il a introduit des Centres de formation, des Centres de retraite spirituelle et bien sûr une école… l’Omega school !
Il existe 3 centres de formation (CREST ou Centre for Research Education & Training) lancés par Chari pour former ses adeptes : les 2 premiers sont en Inde, à Bangalore dans l’état du Karnataka et à Kharagpur dans celui du Bengale occidental, le dernier est l’ashram de Berlin.
Il existe aussi 4 centres de retraite où les abhyasis peuvent venir se recueillir et méditer durant des périodes d’une semaine à un mois : 2 en Inde, Panshet à Pune dans l’état du Maharashtra et Malampuzha dans l’état du Kerala, le SPURS à Austin au Texas (USA) et l’ashram de Vrads Sande au Danemark.

SHPT, un trust capitaliste pour vendre publications et collectors



Au départ, le secteur publications de la SRCM a été créé pour diffuser les discours de Babuji au plus grand nombre et au moindre coût. De son côté, Kasturi a poursuivi dans cette voie. Du côté de Chari, on a privilégié la qualité et l’inflation des coûts, sans parler des ciseaux de la censure (voir témoignage de Michael, 3ème partie).
Au-delà des livres et des discours, on a vu apparaître des recueils de photos (dont la photo grandeur nature du maître) et des badges de précepteur ou d’abhyasi, etc. Le secteur publication voulait faire du profit et en a effectivement fait, ce qui a permis aux associations d’accroître leur financement.
Tous les discours de Chari, ses moindres paroles, sont retranscrites, revues et corrigées, compilées puis publiées. Chaque événement est immortalisé par un photographe dûment accrédité, puis fait l’objet d’un album souvenir. Et du livre ou de l’album, on est passé aux CD puis aux DVD… Les imprimeries SRCM se sont transformées en une vaste entreprise multimédia, expédiant ses produits marketing aux quatre coins du monde.
Pour financer les investissements nécessaires à cette évolution, la SRCM s’est procuré une trésorerie en proposant des abonnements à vie, d’abord pour ses différentes publications papier, puis pour ses publications audiovisuelles, moyennant 1 000 €.
En 2005, Chari a donné une nouvelle impulsion au secteur. Il ne s’agissait plus d’acheter un livre, mais de faire une donation préalable de 300 €. C’était déjà un moyen de transférer l’argent du secteur publication des associations locales aux fondations transnationales. Deux ans plus tard, rebelote ! Pour participer aux célébrations du 80ème anniversaire de Chari à Tiruppur et bénéficier de son cadeau, une donation de 1 200 dollars était réclamée…
Le montant du don a enfin fini par choquer. Une vague de protestation sans précédent s'est emparée des abhyasis qui prenaient conscience que la Mission fonctionne à deux vitesses : celle des riches et celle des autres. C'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
Face au vent de protestation, Chari a donc fait machine arrière. La participation aux festivités devient libre. Les donations sont destinées aux fondations régionales de la SMSF pour développer la Mission et ses activités.
On apprit plus tard que les 300 € de 2005 permettaient aux abhyasis d’obtenir le livre « Whispers from the Brighter World » tandis qu’ils servaient à Chari à financer son projet d’école internationale LMOIS, comme les vente aux enchères au milieu des satsangs de Vrads Sande au Danemark et de Lignano en Italie. De même que les 1 200 dollars sont destinés à un coffret de 18 DVD.
Retour à la case départ : il faut toujours financer Tiruppur. Donc on surfe sur la vague des collectors et des produits dérivés : vente de T-shirt spécial anniversaire en exclusivité ou un livre inédit de photos, puis une édition spéciale commémoration de son 80ème anniversaire, un recueil de photos et de textes de Chari entre 1983 et 2007...
Aujourd’hui, tout nouveau projet est accompagné de ses produits dérivés chargés de financer tout ou partie des dépenses afférentes.
Le Secteur des publications de la Shri Ram Chandra Mission a beaucoup évolué. Les donations ne suffisaient plus donc on a effectué des cadeaux aux donateurs pour mieux les inciter à donner. Le mercantilisme a ainsi grignoté peu à peu le secteur des publications, mais il s'est vraiment professionnalisé depuis 2005.
Les mécanismes sont invariants : proposer un cadeau aux donateurs avant une date fixée au préalable et reporter ensuite la date malgré les allégations contraires du début. Ce qui change en revanche, c'est la multiplication des produits dérivés et l'inflation vertigineuse des prix : photos, albums souvenirs, badges, T-shirt, etc.
Le 1er avril 2009, Chari crée une nouvelle organisation chargée uniquement des publications de la SRCM. Ainsi la SMSF et la SRCM ont arrêté toute activité de publication. C'est maintenant la SHPT (Spiritual Hierarchy Publication Trust, un bien drôle de nom) qui a pris le relais. Voilà enfin le secteur diffusion confié à une entreprise privée ! Evidemment, les abhyasis n’ont accès à aucun de ses comptes…

A lire aussi :

Cotisations, donations et publications


Jusque dans les années 90, les ressources des associations nationales proviennent des cotisations des adeptes, de la vente des publications et de donations, souvent à peu près pour un tiers chacune.
Sous couvert de professionnalisation, Santosh Khanjee change tout, il effectue une vaste restructuration. Dans cette réorganisation mondiale, les associations nationales ne vont plus gérer maintenant que les fonds nécessaires à leur fonctionnement quotidien, c’est-à-dire les cotisations de leurs membres. En clair, les donations et les bénéfices des ventes des publications leur échappent désormais, direction les fondations SMSF et la société SHPT…
Les associations tiennent une comptabilité analytique autour de trois postes : fonctionnement, publications et séminaires. Et chacun d'entre eux doit équilibrer ses recettes et dépenses. Ainsi les cotisations assurent le fonctionnement, la vente de publications ne doit plus dégager de bénéfices locaux et les séminaires doivent s'autofinancer. L'ancienne répartition des ressources en trois parts à peu près égales a volé en éclats. Les associations n'ont plus guère que les cotisations de leurs membres à se mettre sous la dent. Pour le reste, il faut se débrouiller…
Ce n’est pas tout ! Chaque année, les associations soumettent un budget prévisionnel à Chari pour approbation. Chaque trimestre, elles lui envoient un rapport d'étape. Et toute dépense supérieure ou égale à 1 000 USD nécessite un accord préalable de Chari… sans parler des projets d'investissement foncier ou immobilier, bien évidemment.
Quant aux centres, leur budget est encore plus maigre. En France jusqu’en 2008, sur une cotisation de 75 € par membre, ne leur revenait que 15 €, les 60 € restant devant assurer le fonctionnement national. A raison de dix à trente personnes en moyenne, un centre se retrouve avec un malheureux budget annuel d'environ 300 €. Pour louer une salle ou en payer le chauffage, il ne restait plus qu'à se débrouiller.
Désormais, le bénéfice de la vente des publications file directement à la SHPT, il échappe totalement aux associations nationales qui ne sont plus qu’une caisse enregistreuse. De même lorsqu’un abhyasi fait une donation, l’argent file droit vers l’une des fondations SMSF.
Si l’association veut organiser un séminaire national, elle doit se débrouiller seule pour trouver les fonds nécessaires. Si elle veut créer un nouvel ashram, elle peut rêver d’une aide des fondations, mais elle doit surtout compter sur elle-même, tout en attendant d’en obtenir l’autorisation.
Ainsi en France, le centre de méditation de Lyon a rêvé d’un ashram. Courant 2008, il a obtenu l’accord de principe d’Ajay Kumar Bhatter pour ce projet estimé à 300 000 €, mais pas un seul centime des fondations, il devait se débrouiller seul. La SRCM France a accepté d’en financer la moitié, ce qui signifiait que chaque abhyasi lyonnais devait sortir 3 000 € de sa poche. Et puis subitement en octobre 2008, Chari a bloqué tous les projets en raison de la crise financière. Que les Lyonnais trouvent la somme nécessaire ou pas, ils n’avaient plus l’autorisation de poursuivre…
Dans la même veine, malgré le soutien des fondations à l’acquisition de l’ashram de Berlin pour les 2 tiers de son financement, la SRCM France a dû y participer à hauteur de 35 000 €. Pour Milan, elle a participé à hauteur de 115 000 €. La participation des fondations devait être proche de zéro…

Liens :
- Précepteurs, les petits soldats de Chari
- Associations, fondations et sociétés
- Cotisations, donations et publications
- Publications et collectors
- Ashrams et centres de méditation
- Chari, ou l’industrialisation d’une spiritualité à l’Occidentale

Associations, fondations et sociétés



La structure de base est une association, la SRCM, Shri Ram Chandra Mission, ou Mission en raccourci, créée par Babuji en 1945 à Shahjahanpur (Uttar Pradesh, Inde). Mais depuis sa mort en 1983, la présidence est disputée devant les tribunaux entre ses enfants et Chari.
Entre temps, de nombreuses associations nationales voient le jour dans les années 70 et 80, en Amérique du nord et en Europe notamment, pour relayer le dispositif administratif indien et accompagner le développement mondial.
Elles sont toutes bâties sur le même modèle. Le Maître en est le président et il nomme un comité de management avec un vice président, un secrétaire, un trésorier et un auditeur des comptes, auxquels il ajoute quelques membres parmi ses plus fidèles alliés, souvent étrangers au pays de l'association.
L’assemblée générale n’a aucun rôle, le conseil d’administration (ou comité de management) presque pas, c’est le maître qui décide de tout. Or les statuts associatifs des pays d'accueil ne permettent pas aussi facilement un tel déni démocratique, alors ils renvoient à un règlement intérieur. Comme en France où il est écrit dans l'article 17 des statuts déposés en 1986 : "le président qui est le véritable maître de l'Association exercera ses pouvoirs par le truchement du règlement intérieur, qu'il peut modifier à son gré (…)".
Lors des assemblées générales, les membres cotisants sont obligés d’entériner les décisions prises en haut lieu, sous peine de déplaire au maître. Mais ils ont encore accès à l’exposé des comptes financiers. A défaut d’être démocratique, cette organisation est encore trop transparente pour ne pas évoluer. Des fondations sont créées pour opacifier tout cela. N’y participent que des lieutenants de Chari, les simples abhyasis n’y ont plus aucun accès.
Rajagopalachari explique que tel un oiseau, le Sahaj Marg a deux ailes, la première est spirituelle et c'est la Shri Ram Chandra Mission, la seconde est matérielle et c'est la Sahaj Marg Spirituality Foundation. D'un côté les associations, de l'autre les fondations.
Ferdinand Wulliemier a créé la première fondation en 1994 en Suisse. Santosh Khanjee en crée une deuxième à Austin au Texas en 99. Elles sont suivies d’une autre SMSF en Inde en 2003, puis une à Dubaï en 2004 et une à Hong Kong en 2012.
Le montage est encore trop simple. Avec la création de l'école LMOIS en 2005, deux autres sociétés voient le jour, la Baal Vatika Educational Society chargée de son fonctionnement, et le Baal Vatika Educational Trust de son financement. Puis le Spiritual Hierarchy Publication Trust (SHPT) pour gérer les publications de la Mission et leur édition en 2009, jusque là revenues aux fondations.
SRCM, SMSF, BVES et BVET ou SHPT, les abhyasis n’ont accès aux comptes que de leur seule association nationale… Et encore faut-il pouvoir participer aux assemblées générales, surtout quand elles se déroulent à l’étranger (celle de l'association française se déroule à Vrads au Danemark en 2008, celle des Etats-Unis à Tiruppur en Inde en 2009, etc.). Une habitude qui s’est généralisée depuis, du fait que Chari ne se déplace presque plus…
A l'occasion de la création de l'école LMOIS, Rajagopalachari disait sous les applaudissements : "(…) there is no black money transaction-no trustees following the money. I'm here to see to that."
Sans compter la collusion de la SRCM avec certaines entreprises ! Un seul exemple : celui de la HTC Global Services Inc. Le PDG de cette start-up créée en 1990 et qui emploie plus de 2500 personnes est précepteur du Sahaj Marg et membre du Comité de management de la SRCM aux USA, en tant qu’audit interne. L'un de ses directeurs aux USA est l'administrateur régional de la SRCM en Amérique du nord, sa directrice en Australie est un des membres principaux du SMRTI après avoir été vice présidente de la SRCM pour l'Océanie. HTC est présente aux USA, en Inde, en Australie, à Singapour et aux Emirats Arabes Unis. Son usine de fabrication est implantée à Chennai où elle emploie de nombreux abhyasis…

Liens :
- Guide pour créer une organisation
- Règlement intérieur
- Précepteurs, les petits soldats de Chari
- Associations, fondations et sociétés
- Cotisations, donations et publications
- Publications et collectors
- Ashrams et centres de méditation
- Chari, ou l’industrialisation d’une spiritualité à l’Occidentale

Précepteurs, les petits soldats de Chari

Un prosélytisme entre opportunisme & culpabilité


Le Sahaj marg promet la fusion avec le divin, dans le Monde lumineux autrement appelé aussi Région centrale, grâce à la transmission de cœur à cœur du Maître au disciple. Dans ce dispositif spirituel, le précepteur sert de relais au maître, en tant que canal spirituel, quand le nombre de disciples devient important.

Du canal spirituel au racolage prosélyte
Alors que le terme de précepteur n’existait pas encore, Lalaji eut une dizaine de relais. Babuji n’en avait guère plus au milieu des années 60. Mais avec le développement de la SRCM et son internationalisation, leur nombre grimpa jusqu’à atteindre 180 à sa mort en 1983. Chari en compte aujourd’hui en 2012 un peu plus de 3 000.
Dès 1983, Chari a largement dévoyé la fonction des précepteurs. Il a commencé par démettre tous les précepteurs nommés par Babuji qui ne lui prêtaient pas allégeance. A ceux qui restaient, il a imposé de faire du prosélytisme. Fliqués et culpabilisés, gare aux précepteurs qui ne faisaient pas assez de chiffre.
Pour mieux bénéficier de la transmission du maître, les abhyasis occidentaux se sont disputé ses faveurs. Une concurrence sauvage s’est installée entre eux pour capter l’attention du Dieu incarné par le maître. Pour cela, rien de tel que de devenir précepteur et de convertir de nouveaux adeptes. Et Chari profite de cet opportunisme dont il sait jouer à merveille, distillant reproches et encouragements, opposant savamment les uns aux autres, au sein d’une hiérarchie de plus en plus élaborée et complexe.

Stratégie militaire et plan tactique d’occupation du territoire
A la base, les précepteurs s’occupent des groupes d’adeptes, réunis dans des centres où ont lieu les méditations collectives (satsangh). Le Centre est généralement le salon d'un abhyasi, parfois une salle prêtée ou louée, plus rarement un ashram. S'il y a plusieurs précepteurs, l'un d'entre eux est chargé du développement spirituel du centre (PIC, ou precepteur-in-charge). Aux échelons supérieurs, il y a des administrateurs à la tête de zones et de régions. Ce sont les zone-in-charge (ZIC) et les region-in-charge (RIC).
Les précepteurs sont les petits soldats de Chari, les administrateurs de zones sont ses sergents et les administrateurs de régions ses lieutenants. Dans l'esprit de Rajagopalachari, cette organisation est conçue pour faire du prosélytisme comme on fait la guerre, avec plan, stratégie et tactique militaire pour l'occupation du territoire. Dans une formation à Hyderabad le 4 avril 2004, le ZIC est comparé au général, le PIC à un "field commander" :
"Strategy formulation. The zone-in-charge is like a General, in charge of a territory. He has to evolve a strategy for effective penetration of his territory. He has to communicate this strategy to all the centres-in-charge, and convince them of its efficacy. He has to evolve a tactical plan to make this work (…) Tactical plan. The zone-in-charge has to plan where and how to grow the Mission. He has to device the means to achieve this growth. He has to train the functionaries in his zone to undertake this task. He has to monitor this activity and make corrections where necessary. He has to conduct annual reviews of this plan, and send a progress report to Chennai".
Plus récemment, sont venus s’ajouter des développeurs chargés tout particulièrement de développer les petits centres, en parallèle au travail des zone-in-charge.
A titre d’exemple, l’organisation française en 2006 est la suivante : 1 100 adeptes cotisants, 97 précepteurs et 43 centres regroupés en 6 zones géographiques, avec un ZIC et un développeur pour chacune. La France est elle-même intégrée dans une plus grande zone appelée "Espace francophone, Espagne et Iles britanniques", intégrée dans la région "Europe".
Précepteur, administrateur de zone ou de région, chacun à son niveau doit promouvoir la croissance de la Mission et remettre un rapport mensuel au niveau hiérarchique immédiatement supérieur ainsi qu’à Chari en personne. Doivent figurer le nombre de méditations réalisées et surtout le nombre d'introduction de nouveaux adeptes. Le flicage est permanent…

Instrumentalisation des égos
Il suffit qu’il n’y ait personne dans un pays ou une région du monde pour que le premier adepte venu soit aussitôt nommé précepteur. Rajagopalachari fait et défait les précepteurs au gré de ses besoins, allant jusqu’à les nommer par téléphone.
L’exemple de Michael, nommé précepteur aux Etats-Unis est éclairant. A Shahjahanpur en 1983, il est utilisé comme porte parole du clan de Chari auprès des autorités, face au clan d’Umesh Chandra, fils de Babuji. Retourné aux Etats-Unis, Chari le récompense en le nommant au sein du comité de publication nord-américain. En 1988, suite à des querelles entre responsables, Chari le nomme opportunément précepteur par un simple courrier. Pris à parti par le secrétaire de zone, Chari le démet tout aussi simplement, lui promettant qu’il retrouvera bientôt sa fonction (voir 5ème partie du témoignage de Michael) …
Sous l’influence de Chari, le profil des précepteurs a complètement changé. L’opportunisme et l’arrivisme ont remplacé les qualités spirituelles dans les critères de recrutement. Résultat : les querelles de pouvoir ont totalement remplacé la spiritualité.
« [Babuji] a dit : "Là où j’ai plus d’un précepteur, j’ai créé des problèmes pour ce centre". Car il y a deux groupes de pouvoir, il y a les problèmes d’ego, les luttes d’ego, les querelles d’ego, et parfois les centres se sont scindés en deux, en trois.(…) Il y a ici beaucoup de précepteurs qui ont insisté pour que les abhyasis tombent à leurs pieds — pour leur perte, leur perte personnelle. » (Discours de Chari du 10 mars 2008, au CREST de Bangalore, Inde). Voici aussi ce qu'il disait dans "He, the Hookah and I" (Discipline 17) : « (…) A moins que les précepteurs ne surmontent ces tentations afin d’obtenir de l’avancement en marchant sur le cadavre de quelqu’un qu’ils ont détruit - la Mission ne pourra pas survivre, et elle ne sera qu’un nom sur quelques bâtiments vides. »

Culpabilisation, quand la vie devient un enfer
Le rôle des précepteurs assigné par Chari est de faire du prosélytisme, de jouer les rabatteurs et d’enrôler à tour de bras. Il sera toujours temps plus tard de s’occuper du développement spirituel des nouveaux arrivants.
Les précepteurs doivent donc faire du chiffre, toujours plus de chiffre, rien que du chiffre. Pour ce faire, Rajagopalachari n’hésite pas à jouer de leurs sentiments, déclarant qu’ils n’en font pas assez pour mériter son affection. Il les culpabilise pour leur manque de résultats et les fait sombrer dans l'angoisse de lui déplaire. Un mal-être permanent qu'il entretient soigneusement.
Dans un discours aux précepteurs danois, le 19 septembre 1998, Rajagopalachari leur dit : "Pour l'amour du ciel, réveillez-vous et mettez-vous au travail ! ". Dans un discours aux précepteurs américains, le 10 août 2000, "The divine plan can only be realised by human effort (...) In 1972 I travelled with Babuji to the US. After three weeks there were 76 abhyasis but until 1984 it was arround the same number. What does this show ? Nobody worked (...). Only work produces results, God works only through human beings".
Un précepteur anglais rapporte son expérience et ses sentiments suite à un Séminaire de formation à Manchester les 12 et 13 mars 1999 (Natural Way, automne 2000) : "We watched Chariji's speech to preceptors in India, 01 October 1996 on video. Chariji said preceptors don't work enough. By not working we are really insulting Babuji and his plans. We were sad after the video".
Même chose en Inde où Rajagopalachari, dans un discours à l'ashram de Mysore (Karnataka, Inde), le 16 février 2004, exhorte ses adeptes à se réveiller : "(…) Karnataka has been very slow in developing in Sahaj Marg (…) there is too much tendency to stay at home and wait for everything to come to our house (…) I know many houses where the father is the abhyasi, not the wife, not children, and for twenty years they don't change. If a man cannot influence his own wife to start Sahaj Marg, who else is he going to influence? I know wives are very difficult to manage, but that is female nature, you see, and we are here to change nature by starting with our own family first (…) So, people of Karnataka, please awake". Même chose à Bangalore le 26 septembre suivant : "(…) Karnataka is a big state. Why is it not growing ? (…) But no growth (…) Karnataka is a sleepy state (…) If you sleep, you have to be woken up".
Lors d'un meeting des précepteurs à Chennai le 17 juillet 2004, Rajagopalachari montre qu’il est bien conscient de la pression qu’il leur fait subir, mais c’est encore de leur faute à eux : " (…) we were talking (…) about preceptors, their responsibilities, their work or lack of it (…) I receive letters from abhyasis, from preceptors, and they tend to dramatise this business of being a preceptor out of all proportion to what it really involves in our life. Either they suffer from guilt because they don't do the work that is assigned to them that goes with being a preceptor (…).and sometimes they are also angry, annoyed, desperate (…)".
Puis de nouveau, Rajagopalachari déclare dans un message adressé aux adeptes des Etats-Unis le 11 octobre 2009 : "(...) the Mission in the U.S. had gone into some sort of — I won’t say coma, but a partial sort of sleep mode."
Premier dauphin de Chari, Ajay Kumar Bhatter prend la relève : "Après tant d’années et tant de visites du Maître, le nombre d’abhyasis est décevant en Europe." (Extrait d'une circulaire aux précepteurs français, en date du 17 juin 2008).
Au lieu de vivre dans la sérénité qui lui était promise, le précepteur sombre dans l'angoisse de déplaire au Maître, de ne jamais en faire suffisamment pour mériter son affection. Un mal-être permanent soigneusement entretenu par Chari...

Liens :
- Le Sahaj marg, un produit spirituel standardisé
- Chari et l'industrialisation d'une spiritualité
- Témoignage de Michael
- Importance & Multinationale (à venir)

Obéir & servir


Morceaux d'anthologie sur l'Obéissance - Salient Features N° 4

"(…) le meilleur disciple est celui qui est le plus obéissant. (…) Au Sahaj Marg, sans obéissance, rien ne peut être obtenu, absolument rien. (…) C’est ma conviction, confirmée par mon expérience personnelle avec le Maître pendant plus de 20 ans, après beaucoup d’analyses et de réflexion. Aussi voyez-vous, le succès n’est pas du à l’éducation, ni à l’application, ni à la pratique, c’est seulement l’obéissance qui finalement, aujourd’hui reste dans mon esprit, comme le premier et seul facteur de notre développement spirituel.(…) Donc, si quelque chose garantira le succès total dans la vie spirituelle, c’est l’obéissance, parce que l’obéissance signifie que nous ne pensons pas à ce qu’il nous demande de faire, nous le faisons.(…) Aussi l’obéissance signifie faire quand Il dit, « fais », s’arrêter quand Il dit, « stop ». Je connais certaines personnes à qui il a dit, « maintenant vous devez faire cela ». Ils ont dit, « Non, mais la dernière fois vous m’avez dit autre choses ». Pourquoi non ? Le Guru a le droit de changer ses instructions. Si vous L’acceptez comme le But, et si vous L’acceptez comme un Maître de votre Soi, n’a-t-il pas le droit de changer ses instructions pour votre bénéfice ? (…). L’obéissance signifie une obéissance juste, explicite. (…) L’obéissance doit être totale. (…) Si un homme est obéissant, son but est déjà en vue. Aussi, la spiritualité devient une façon de vivre, dans laquelle la pratique est entreprise par soucis d’obéissance au Maître. (…) Comme Babuji l’a dit, « nous devons avoir trois choses : le satsangh avec le Maître, l’obéissance au Maître, l’amour pour le Maître ». Aussi, chaque fois que nous parlons de progrès, nous devons commencer avec la pratique, pour aucune autre raison que l’obéissance au Maître. Il l’a dit, donc je dois le faire. Et il n’est pas suffisant de simplement pratiquer. Je pratique à cause de mon obéissance au Maître. (…) En obéissant et en suivant l’instruction du Maître, pas seulement dans la sadhana spirituelle mais aussi dans tous les aspects de la vie, on en vient à réaliser que le Maître n’est pas seulement le Maître de la vie spirituelle, mais un Maître infiltrant tout avec un droit sur l’ensemble des fonctions humaines de quelqu’un. Le développement de cette attitude renforce l’attachement au Maître et commence à développer chez le disciple un sentiment de totale dépendance au Maître. (…) L’obéissance totale est ce qui est exigé à celui qui choisit ou qui souhaite être parfait. Ce qui signifie que la perfection marche de pair avec l’obéissance. La perfection, dans l’état parfait, correspond avec l’obéissance ultime. (…) si vous réfléchissez à ce que le Maître dit, vous êtes déjà sur le chemin de la destruction. Vous ne devez pas penser, parce que si vous pensez, vous placez votre processus mental à l’opposé du Sien.(…) Il ne m’appartient pas de penser, seulement d’obéir. (…) J’ai réfléchi à l’importance de la seconde ligne de notre prière. Nos désirs font obstacles à notre avancement. J’en suis venu à la conclusion que ce que nous devons réellement faire quand nous allons vers le Maître, est d’arrêter les désirs et de rendre nôtre Ses désirs. Ainsi, je vous offre une nouvelle définition de l’obéissance. Substituez vos souhaits aux Siens, et alors ce problème de faire obstacle à notre avancement ne peut se produire, parce que Ses souhaits sont pour nous. (...) Là où il n’y a pas d’obéissance, il ne peut jamais y avoir de foi. (…) Je vois d’une manière croissante des abhyasis concernés par leur propre indépendance de pensée, indépendance de croyance. Faites attention à de telles libertés car elles sont illusoires. Faites attention à toute liberté, parce que la liberté est un concept illusoire. Elle n’existe pas. Il n’y a qu’une liberté, c’est celle d’obéir au Maître. (…) Quand nous sommes avec le Maître, nous ne devrions pas avoir de désirs – pas même pour un sitting, pas même pour un conseil, pas même pour des questions et réponses, rien ! Nous devrions être comme le chien qui est simplement heureux d’être aux pieds du maître et de regarder son visage! Babuji, lui-même, utilisait l’exemple du chien. Donc, ne pensez pas que je vous insulte. Babuji a toujours loué la dévotion d’un chien pour son maître. C’était l’une de ses plaisanteries permanente: si vous inversiez le mot « dog (chien) » vous obteniez le mot « God (Dieu) ». Voyez, il voulait une dévotion comme celle du chien en nous, une obéissance inconditionnelle. Maintenant je voudrais dire qu’il y a peu d’abhyasis qui ont la volonté d’obéir sans savoir pourquoi ils devraient obéir. Nous voulons savoir pourquoi nous devrions obéir, avant de devenir obéissant. Nous devons avoir l’attitude du chien, l’amour pour le Maître, la foi dans le Maître, l’obéissance au Maître. C’est ce qui est attendu qu’un abhyasi ait. Nous devons devenir comme nous étions le chien parfait devant lui. Il mange quand il lui donne sa nourriture. Le chien parfait mange seulement quand le maître le nourrit. Si un étranger vient et lui donne quelque chose, il ne le prendra pas. Si le Maître dit, « assis », et s’en va, trois jours après il doit encore être assis là. Quand il lui dit, « vient », il va avec lui. Il ne demande pas, « Où allez-vous ? Pourquoi y allez-vous ? Quand rentrerons-nous à la maison ? » (…) L’obéissance signifie le service du Maître. La manière de servir signifie la manière d’obéir. Je ne peux pas choisir de quelle manière je servirai mon Maître. Je le servirai de la manière qu’Il dit. (…) le Maître ne vous force pas à obéir, mais Il attend de vous que vous obéissiez et si vous n’obéissez pas, votre progrès va en souffrir. C’est seulement dans le champ de la spiritualité que l’obéissance donne un bénéfice total. (…) Dans le champ de la spiritualité, l’obéissance donne des résultats positifs, des bénéfices positifs. Aussi je recommande l’obéissance comme un début. Et essayez de commencer avec les dix maximes, n’importe laquelle, cela importe peu. Il n’est pas nécessaire de commencer avec la première, et puis la deuxième. Commencez n’importe où. Dans l’obéissance, la chose la plus importante à se souvenir est : ne pensez pas, commencez à faire. (…) Qui sommes-nous pour juger ce que le Maître veut, pourquoi Il le veut ? Les abhyasis qui prétendent être dévoués doivent réaliser que l’obéissance est le premier signe de la dévotion et là où l’obéissance fait défaut, la dévotion ne peut être là. Et là où il n’y a pas de dévotion, je ne pense pas qu’il y ait aucune grande chance ou énorme occasion de s’élever vers des hauteurs spirituelles. Cela devient le devoir des précepteurs d’expliquer aux abhyasis que, sans obéissance aux directives du Maître, la spiritualité devient quelque chose qui ne peut être pratiquée par de telles personnes. L’amitié ne devrait pas interférer pour un précepteur faisant son devoir envers un abhyasi. Là où l’amitié interfère avec la croissance spirituelle, alors une telle amitié doit être sacrifiée dans l’intérêt de son propre développement. (…) L’obéissance est une parfaite discipline dirigée vers la perfection de nous-mêmes. Celui qui obéit parfaitement est la personne parfaite. L’obéissance, au début, est une chose très difficile parce que cela signifie la servilité, la soumission de notre ego à une personne supérieure. Par conséquent, l’ego se rebelle. La désobéissance découle toujours d’une rébellion de l’ego. Mais les gens oublient que, vous êtes obéissant, vous n’avez plus de responsabilité pour ce que vous faites, ou ne faites pas, sous son commandement. (…) Aime Le, suis Le, obéis Lui. Les trois actions sont corrélées. Nous ne suivrons pas quelqu’un que nous ne pouvons pas aimé. Nous pouvons obéir aux gens qui nous forcent à obéir, mais il y a toujours une rébellion intérieure. (…) Mais dans une obéissance orientée amour, il n’y a pas de rébellion, il n’y a pas d’angoisse, il n’y a pas de soumission de l’ego parce que nous le lui avons transféré et lui avons dit, « Ceci est vôtre. Gardez le ». Aussi voyez-vous, d’un seul coup, L’aimer, Lui obéir, Le suivre, notre responsabilité n’existe plus envers personne. Il veille sur nous comme Il veille sur chacun. Donc en exprimant notre humanité limitée, nos limitations à aimer, à obéir, à suivre, à accomplir, nos limitations de capacités, c’est une voie simple par excellence. Aimez Le, obéissez Lui, suivez Le et soyez acquitté de tout de reste. (…) Je pense que l’obéissance au Maître montre réellement que nous sommes très raisonnable et que nous aimons aussi le Maître. Maintenant nous sommes seulement raisonnables, mais je suis toujours enclin à comparer l’obéissance et l’amour. Et un amour croissant doit être reflété dans une obéissance croissante. Et quand ceci est absolu, l’obéissance doit être absolue. (…) Pour moi, c’est une relation directe : obéissance-amour ; plus d’obéissance, plus d’amour ; la plus haute obéissance, le plus haut amour. (…) l’obéissance est la première loi de la spiritualité. Je la place au dessus de l’amour parce que la véritable obéissance ne vient qu’avec l’amour. (…) Il n’est pas facile d’aimer, mais il est facile d’obéir. Et c’est mon expérience que, si vous obéissez, simplement et continuez encore et encore, c’est plus facile que d’essayer d’aimer quelqu’un. (…) Et quand nous l’aimons absolument, nous lui obéissons absolument. Aussi un indicateur sûr de votre amour pour le Maître est le degré de votre obéissance, il doit y avoir un amour absolu derrière elle. Avec l’amour absolu, il y a dépendance absolue. Avec la dépendance absolue, il y a abandon absolu. (…) L’obéissance mène à l’abandon. (…) Maintenant, il y aura beaucoup de gens qui compareront l’obéissance à la perte de liberté. Cela ne signifie rien de cela. Je ne peux obéir que si je suis libre d’obéir. Donc, seul un homme libre obéit. Celui qui est un esclave n’obéit pas. Il exécute seulement. L’obéissance signifie que je suis libre d’obéir de par ma volonté libre, par amour pour le Maître, quoi que ce soit et tout ce qu’il me dit de faire. Aussi l’obéissance est un signe de liberté. (…) Quand une personne s’abandonne à un Maître, cela signifie qu’elle s’est abandonnée complètement de toutes les manières. Il est devenu simplement un instrument dans les mains du Maître. (…) Aussi en étant obéissant au Maître, nous sommes capables de travailler pour Lui. Si vous êtes complètement obéissant, vous êtes totalement comme le Maître. Et cela Lui apporte quelque chose qu’Il n’a jamais eu dans Sa vie – le bonheur, comme chaque père, voyez-vous. Quand nous l’acceptons et Lui obéissons et travaillons pour Lui, et devenons comme Lui, Il est heureux. Ainsi l’obéissance, l’amour, l’abandon, ils sont les trois faces de la même chose. (…)"

Extraits publiés initialement par Elodie http://pourquevivelesahajmarg.blogspot.fr/2009/02/morceaux-danthologie.html

Liens :
- Le Sahaj marg, un produit spirituel standardisé
- Chari et l'industrialisation d'une spiritualité

Le Sahaj marg™, un produit spirituel standardisé


Chari et ses adeptes ont transformé considérablement le Sahaj marg. Autour de Chari, ses adeptes ont créé un véritable culte de la personnalité. Chari s’est donc emparé d’une place qui n’existait pas, celle de Maître vivant. Une concurrence sauvage s’est installée entre les abhyasis pour gagner ses faveurs. Du moment que le Dieu incarné par le maître vous regarde, le divin recule au profit du maître, l’objectif initial de fusion cède le pas à l’expérience du bien-être apportée par la méditation qui le remplace. Le regard du maître et une technique de gestion du stress suffisent au bonheur des adeptes. Le produit spirituel est standardisé, sa marque est déposée…

Le Maître vivant remplace la fusion avec le divinExtrait du blog d’Elodie : « (…) Alors que le Sahaj Marg est synonyme de "chemin naturel", c'est en fait une pratique qui triche avec la nature en utilisant la force de la volonté pour accélérer un développement naturel. Il est basé sur l'acceptation que l'on commence à partir d'un niveau d'insuffisance spirituelle, ce qui nécessite une force extérieure pour rectifier la situation.
Le message de Babuji c’est que nous ne sommes pas assez développés spirituellement et qu’il y a urgence à le faire, la réalisation divine devenant complète lorsque l’on atteint la Région centrale, un Monde plus lumineux.
La méthode du Sahaj Marg permet d’atteindre cet objectif grâce à la méditation sur le cœur, mais elle nécessite un Maître vivant pour être accélérée, qui va favoriser la transmission spirituelle. C’est le premier point crucial, la dépendance vis-à-vis d’un maître mais il y en a un autre, c’est l’exclusivité de la méthode du Sahaj Marg, ce qui va entraîner de servir la Mission.
Double dépendance aveugle et totale du disciple qui veut progresser au Maître et à la Mission.
Babuji nous a instillé l’idée que nous sommes des nains spirituels, qu’il est urgent de progresser et qu’il a une méthode qui permet d’atteindre en une vie ordinaire la fusion avec le divin dans la Région centrale. Si nous, aspirants spirituels, voulons progresser spirituellement, il nous faut un Maître tout puissant et une méthode incarnée par la Mission SRCM.
Résultat, les abhyasis se bousculent pour obtenir les faveurs spirituelles du Maître, dans l’espoir d’obtenir un progrès en retour, leur juste récompense. L’objectif de l’aspirant spirituel devient donc le service aveugle pour la Mission, l’obéissance totale au Maître pour obtenir ses faveurs. En théorie, l’action du disciple est désintéressée, en pratique c’est l’inverse : elle est terriblement intéressée, il cherche une récompense spirituelle.
Comme l’aspirant spirituel n’est pas seul, il lui faut surpasser ses co-disciples, ses concurrents, pour mieux attirer l’attention du Maître et mieux profiter de lui, en bénéficiant de ses faveurs.
L’urgence du résultat à atteindre, la nécessité de passer par un Maître pour y parvenir, créent une atmosphère de compétition où l’on se dispute son attention. C’est une concurrence sauvage et égoïste.
L’autre résultat, c’est qu’en théorie il y a transmission spirituelle du Maître au disciple, mais en réalité il n’y a qu’un seul transfert : celui du pouvoir du disciple au Maître, unique bénéficiaire de cette vaste fraude spiritualiste. (…) »


Du spirituel au religieux, une marque déposée et standardiséeRajagopalachari ne retient que la légende des trois maîtres et passe sous silence toutes les racines antérieures du Sahaj Marg, pour affirmer le caractère exclusif de cette technique de méditation centrée sur le cœur. Lalaji a inventé ex-nihilo le Sahaj Marg, son successeur Babuji l'a perfectionné et Rajagopalachari lui a succédé en tant que dernier maître vivant, tout cela en droite ligne de transmission. La transmission de l'énergie divine par le maître vers le coeur de l'adepte est érigée en spécificité unique au monde, malgré ses origines ancestrales. On est passé du chemin facile d'accès (easy way) à un étroit passage délicat (natural path) dont l'accès est réservé à une élite.
Ce n'est plus rien d'autre que le produit de l'interaction entre Rajagopalachari et ses adeptes, entre l'abandon total au maître qu'il réclame et le culte de la personnalité que ses adeptes érigent. Totalement déculturé, juste légèrement imprégné de ce qu'il faut d'indianité et d'ésotérisme pour séduire des Occidentaux en mal d'un exotisme oriental érigé en graal spirituel, la technique du Sahaj Marg™ peut maintenant se répandre sans freins sur la planète entière.
C’est devenu une méthode de méditation adaptée et simplifiée du raja yoga dans les mains de Babuji. Grisé par son pouvoir sur les hommes, Rajagopalachari l'a totalement déculturée et vidée de son sens pour la recentrer sur le maître tout puissant à qui l'on doit obéissance. Ses adeptes ont achevé le travail en érigeant un véritable culte autour de sa personnalité où le Sahaj Marg devient un simple outil de développement personnel, une technique du bien-être, une marque déposée "Sahaj Marg™" comme il en existe tant d'autres.
A défaut d’avoir été officiellement nommé successeur de Babuji, Chari s’est emparé du mot Sahaj marg et en a déposé la marque au registre du commerce de plusieurs pays.
« Chari a un Dieu, c’est Babuji. Le Sahaj Marg a un pape, c’est Chari. Il a ses prêtres, ce sont les précepteurs. La SRCM a des temples, ce sont les ashrams. Le Sahaj Marg a un culte, c’est la sadhana et ses abhyas quotidiens (prière, cleaning et méditation, etc.). Il a un dogme, l’obéissance au maître et le service de la Mission. »
Liens :- Chari, ou l’industrialisation d’une spiritualité à l’Occidentale
- Le Sahaj marg, un concept terriblement évolutif
- Obéir & servir