SHPT, un trust capitaliste pour vendre publications et collectors
Au départ, le
secteur publications de la SRCM a été créé pour diffuser les discours de Babuji
au plus grand nombre et au moindre coût. De son côté, Kasturi a poursuivi dans
cette voie. Du côté de Chari, on a privilégié la qualité et l’inflation des
coûts, sans parler des ciseaux de la censure (voir
témoignage de Michael, 3ème partie).
Au-delà des
livres et des discours, on a vu apparaître des recueils de photos (dont la
photo grandeur nature du maître) et des badges de précepteur ou d’abhyasi, etc.
Le secteur publication voulait faire du profit et en a effectivement fait, ce
qui a permis aux associations d’accroître leur financement.
Tous les
discours de Chari, ses moindres paroles, sont retranscrites, revues et
corrigées, compilées puis publiées. Chaque événement est immortalisé par un
photographe dûment accrédité, puis fait l’objet d’un album souvenir. Et du
livre ou de l’album, on est passé aux CD puis aux DVD… Les imprimeries SRCM se
sont transformées en une vaste entreprise multimédia, expédiant ses produits
marketing aux quatre coins du monde.
Pour financer
les investissements nécessaires à cette évolution, la SRCM s’est procuré une
trésorerie en proposant des abonnements à vie, d’abord pour ses différentes
publications papier, puis pour ses publications audiovisuelles, moyennant
1 000 €.
En 2005,
Chari a donné une nouvelle impulsion au secteur. Il ne s’agissait plus
d’acheter un livre, mais de faire une donation préalable de 300 €. C’était déjà
un moyen de transférer l’argent du secteur publication des associations locales
aux fondations transnationales. Deux ans plus tard, rebelote ! Pour participer
aux célébrations du 80ème anniversaire de Chari à Tiruppur et
bénéficier de son cadeau, une donation de 1 200 dollars était réclamée…
Le montant du
don a enfin fini par choquer. Une vague de protestation sans précédent s'est
emparée des abhyasis qui prenaient conscience que la Mission fonctionne à deux
vitesses : celle des riches et celle des autres. C'était la goutte d'eau qui a
fait déborder le vase.
Face au vent
de protestation, Chari a donc fait machine arrière. La participation aux
festivités devient libre. Les donations sont destinées aux fondations
régionales de la SMSF pour développer la Mission et ses activités.
On apprit
plus tard que les 300 € de 2005 permettaient aux abhyasis d’obtenir le livre «
Whispers
from the Brighter World » tandis qu’ils servaient à Chari à financer
son projet d’école internationale LMOIS, comme les vente aux enchères au milieu
des satsangs de Vrads Sande au Danemark et de Lignano en Italie. De même que
les 1 200 dollars sont destinés à un coffret de 18 DVD.
Retour à la
case départ : il faut toujours financer Tiruppur. Donc on surfe sur la vague
des collectors et des produits dérivés : vente de T-shirt spécial anniversaire
en exclusivité ou un livre inédit de photos, puis une édition spéciale
commémoration de son 80ème anniversaire, un recueil de photos et de textes de
Chari entre 1983 et 2007...
Aujourd’hui,
tout nouveau projet est accompagné de ses produits dérivés chargés de financer
tout ou partie des dépenses afférentes.
Le Secteur
des publications de la Shri Ram Chandra Mission a beaucoup évolué. Les
donations ne suffisaient plus donc on a effectué des cadeaux aux donateurs pour
mieux les inciter à donner. Le mercantilisme a ainsi grignoté peu à peu le
secteur des publications, mais il s'est vraiment professionnalisé depuis 2005.
Les
mécanismes sont invariants : proposer un cadeau aux donateurs avant une date
fixée au préalable et reporter ensuite la date malgré les allégations
contraires du début. Ce qui change en revanche, c'est la multiplication des
produits dérivés et l'inflation vertigineuse des prix : photos, albums
souvenirs, badges, T-shirt, etc.
Le 1er avril
2009, Chari crée une nouvelle organisation chargée uniquement des publications
de la SRCM. Ainsi la SMSF et la SRCM ont arrêté toute activité de publication.
C'est maintenant la SHPT (Spiritual Hierarchy Publication Trust, un bien drôle
de nom) qui a pris le relais. Voilà enfin le secteur diffusion confié à une
entreprise privée ! Evidemment, les abhyasis n’ont accès à aucun de ses
comptes…
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