Cotisations, donations et publications


Jusque dans les années 90, les ressources des associations nationales proviennent des cotisations des adeptes, de la vente des publications et de donations, souvent à peu près pour un tiers chacune.
Sous couvert de professionnalisation, Santosh Khanjee change tout, il effectue une vaste restructuration. Dans cette réorganisation mondiale, les associations nationales ne vont plus gérer maintenant que les fonds nécessaires à leur fonctionnement quotidien, c’est-à-dire les cotisations de leurs membres. En clair, les donations et les bénéfices des ventes des publications leur échappent désormais, direction les fondations SMSF et la société SHPT…
Les associations tiennent une comptabilité analytique autour de trois postes : fonctionnement, publications et séminaires. Et chacun d'entre eux doit équilibrer ses recettes et dépenses. Ainsi les cotisations assurent le fonctionnement, la vente de publications ne doit plus dégager de bénéfices locaux et les séminaires doivent s'autofinancer. L'ancienne répartition des ressources en trois parts à peu près égales a volé en éclats. Les associations n'ont plus guère que les cotisations de leurs membres à se mettre sous la dent. Pour le reste, il faut se débrouiller…
Ce n’est pas tout ! Chaque année, les associations soumettent un budget prévisionnel à Chari pour approbation. Chaque trimestre, elles lui envoient un rapport d'étape. Et toute dépense supérieure ou égale à 1 000 USD nécessite un accord préalable de Chari… sans parler des projets d'investissement foncier ou immobilier, bien évidemment.
Quant aux centres, leur budget est encore plus maigre. En France jusqu’en 2008, sur une cotisation de 75 € par membre, ne leur revenait que 15 €, les 60 € restant devant assurer le fonctionnement national. A raison de dix à trente personnes en moyenne, un centre se retrouve avec un malheureux budget annuel d'environ 300 €. Pour louer une salle ou en payer le chauffage, il ne restait plus qu'à se débrouiller.
Désormais, le bénéfice de la vente des publications file directement à la SHPT, il échappe totalement aux associations nationales qui ne sont plus qu’une caisse enregistreuse. De même lorsqu’un abhyasi fait une donation, l’argent file droit vers l’une des fondations SMSF.
Si l’association veut organiser un séminaire national, elle doit se débrouiller seule pour trouver les fonds nécessaires. Si elle veut créer un nouvel ashram, elle peut rêver d’une aide des fondations, mais elle doit surtout compter sur elle-même, tout en attendant d’en obtenir l’autorisation.
Ainsi en France, le centre de méditation de Lyon a rêvé d’un ashram. Courant 2008, il a obtenu l’accord de principe d’Ajay Kumar Bhatter pour ce projet estimé à 300 000 €, mais pas un seul centime des fondations, il devait se débrouiller seul. La SRCM France a accepté d’en financer la moitié, ce qui signifiait que chaque abhyasi lyonnais devait sortir 3 000 € de sa poche. Et puis subitement en octobre 2008, Chari a bloqué tous les projets en raison de la crise financière. Que les Lyonnais trouvent la somme nécessaire ou pas, ils n’avaient plus l’autorisation de poursuivre…
Dans la même veine, malgré le soutien des fondations à l’acquisition de l’ashram de Berlin pour les 2 tiers de son financement, la SRCM France a dû y participer à hauteur de 35 000 €. Pour Milan, elle a participé à hauteur de 115 000 €. La participation des fondations devait être proche de zéro…

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