Une croissance fulgurante

Article mis à jour le 9 février 2014


A sa mort en 1931, Lalaji comptait 212 disciples et l’équivalent d’une dizaine de précepteurs, selon son petit-fils Dinesh Kumar Saxena. Ses principaux disciples ont diffusé son enseignement sous différentes dénominations : voie soufie pour son frère et ses neveux (Golden sufi center) comme son fils (NaqshMuMRa), voie santmat des Ramashram Satsang pour les autres (Pour plus d’infos, voir Lalaji,entre soufisme et santmat).
Ayant rencontré 3 fois Lalaji, Babuji était l’un de ses 212 disciples. Rien de plus, rien de moins. Contrairement aux autres qui diffusent l’enseignement de Lalaji dès avant sa mort dans tout l’Uttar Pradesh et ses alentours, Babuji ne bouge pas avant 1944-45. C’est là qu’il crée le Sahaj marg, un raffinement du raja-yoga. Seuls ses rêves attestent d’une filiation avec l’enseignement de Lalaji. Son enseignement gagne peu à peu le sud de l’Inde : Kasturi devient sa disciple en 1947, Varadachari en 1955, Chari en 1964…
Chari estime les effectifs de la Mission à 750 abhyasis et une douzaine de précepteurs à son arrivée en 1964. Huit ans plus tard en 1972, toujours selon lui, il n’y a pas plus d’abhyasis voire moins (600) mais déjà 60 précepteurs. Enfin à la mort de Babuji, on arriverait à 3 000 abhyasis et 180 précepteurs selon Ajay Kumar Bhatter, 4 à 5 000 selon Chari.
Evidemment, ces chiffres sont à prendre avec précautions puisque Chari les utilise déjà pour mettre en valeur son rôle dans le développement de la SRCM. Globalement entre 1945 et 1983, on est passé d’un précepteur pour moins de 10 abhyasis à un pour 17 abhyasis. Les effectifs ont augmenté d’environ 20% par an, tandis que les précepteurs n’ont pas augmenté de 15%. Ce qui est certain, c’est que la Mission s’est répandue un peu partout en Inde, et qu’elle a commencé à s’internationaliser à la fin des années 60.
En 1991, KC Narayana, le fils du Docteur Varadachari estime le nombre d’abhyasis aux environs de 20 000, puis Chari en déclare 50 000 en 1995, 55 000 en 1997, 75 000 en 2000 et 250 000 en 2005 pour revenir à 150 000 membres à la fin 2011 ! Plus sérieusement, car leur liste existe, le nombre de précepteurs atteint 1 129 en 1995, 2 377 en 2007 et 3 014 fin 2011… Le recensement de 2013 en Inde porte les effectifs à 71 000 pratiquants pour la méditation collective du dimanche et 94 000 dépositaires d’une carte d’identité de la SRCM…
Indéniablement et indépendamment du trucage des chiffres, la croissance est forte, très forte, entre 1983 et 1995 : plus de 26% d’augmentation annuelle des effectifs et plus de 16% du nombre de précepteurs. On arrive alors à un précepteur pour une trentaine d’abhyasis, sachant que l’écart est grand entre l’Inde et l’étranger (un précepteur pour près de 100 abhyasis en Inde, contre un pour une vingtaine ailleurs). L’encadrement laisse sérieusement à désirer…
Depuis 1995, la croissance s’est essoufflée. Chari en a profité pour renforcer l’encadrement, le nombre de précepteurs augmentant plus vite que les effectifs : environ 6% de croissance annuelle du nombre de précepteurs, alors que les effectifs indiens croissent de 2 à 3% l’an et les effectifs étrangers d’à peine 1%. On revient ainsi aujourd’hui à un précepteur pour moins de 40 abhyasis en Inde, un pour moins de 10 abhyasis ailleurs.
Chari continue de nommer des précepteurs toujours au même rythme pour récompenser ses plus loyaux sujets alors que la croissance est en berne. A ce rythme, on devrait arriver à près de 125 000 cotisants en 2020 dont plus de 110 000 en Inde et près 15 000 au dehors, avec environ 5 000 précepteurs soit un pour 41 abhyasis en Inde et un pour 6 ailleurs…
La hiérarchie s’emballe ! On voit là les limites du système : 107 000 cotisants pour 3 000 précepteurs aujourd’hui ; 125 000 cotisants pour plus de 5 000 précepteurs demain…

A ce stade, multiplier les échelons hiérarchiques devient une nécessité impérative. Le précepteur n’est plus que la cheville ouvrière de la Mission. Cela ne suffit plus pour accéder à Chari qui ne connaît plus personnellement tous ceux qu’il a nommés. La compétition entre abhyasis pour gagner ses faveurs est ouverte depuis longtemps, mais elle n’a de cesse de se renforcer ! Etre précepteur ne suffit plus…

Liens :
- La mumltinationale
- Abhyasis pratiquants, cotisants et sympathisants