Des associations bien peu démocratiques
Créer une
structure locale devient indispensable quand le nombre d’abhyasis augmente et
qu’il est nécessaire d’acheter ou louer des biens (ashrams ou centres de
méditation), et d’ouvrir des comptes bancaires pour collecter les
"contributions volontaires". Depuis la création de la SRCM de
Shahjahanpur par Babuji en 1945, 2 douzaines d’associations locales ont été
constituées. La moitié d’entre elles se situent en Europe de l’ouest.
Mais le
caractère démocratique des différents types d’organisations proposés par tous
les Etats de la planète s’accorde vraiment bien mal avec le fonctionnement
d’une Mission spiritualiste comme la SRCM de Chari, totalement a-démocratique. Concilier
les deux est un travail d’orfèvre, d’où la mise en place par la SRCM d’un
guide pour créer une structure locale ad hoc.
Cette note
interne de 19 pages récapitule les principales questions à se poser pour
déterminer le type d’organisation le plus pertinent et propose des modèles de
statuts pré-rédigés. En effet, le président doit conserver le contrôle général
de l’organisation, avec la responsabilité la plus limitée possible et le moins
de risques juridiques à encourir. L’organisation doit permettre le transfert
des excédents financiers vers d’autres structures, dans et hors du pays. Habituellement
en démocratie, l’assemblée générale est plénipotentiaire. L’objectif majeur de
Chari (et de cette note) est de lui ôter tous ses pouvoirs…
Exemple
français : le Maître est le président de l’association nationale créée en
1986. C’est lui qui désigne les membres du Bureau et du Conseil
d’administration, ce qu’il appelle son Comité de management, parmi ses plus
fidèles alliés, pour la plupart des
étrangers non-résidents en France. L’assemblée générale n’a pas d’autre rôle
que d’entériner les décisions déjà prises, le comité de management n’a guère
plus de poids, c’est le maître qui décide de tout.
Or les
statuts associatifs français ne permettent pas aussi facilement un tel déni démocratique,
alors ils renvoient à un règlement
intérieur. Article 17 des
statuts déposés en 1986 : "le
président qui est le véritable maître de l'Association exercera ses pouvoirs
par le truchement du règlement intérieur, qu'il peut modifier à son gré
(…)".
Lors des
assemblées générales, les membres adhérents à jour de leur cotisation sont
obligés d’entériner les décisions prises en haut lieu, sous peine de déplaire
au maître. Mais encore faut-il pouvoir y participer, surtout quand elles se
déroulent à l’étranger (celle de l'association française se déroule à Vrads au
Danemark en 2008, celle des Etats-Unis à Tiruppur en Inde en 2009, etc.). Une
habitude qui s’est généralisée du fait que Chari ne se déplace presque plus…
S’ils
parviennent à assister à l’assemblée générale, les membres ont tout de même
accès à l’exposé des comptes financiers. C’est encore trop pour Chari. Jusque
dans les années 90, cotisations, donations et vente des publications
alimentaient la trésorerie nationale à peu près à parts égales. Avec la
création des fondations qui recueillent maintenant les donations, la SHPT qui
recueille le fruit de la vente des publications, c’est 2 tiers du budget qui
échappe maintenant aux associations.
C’est encore
trop. Le Président doit également pouvoir fixer une limite maximale de retraits
sur le compte bancaire de la structure locale pour ses dépenses. Alors chaque
année, les associations soumettent un budget prévisionnel à Chari pour
approbation. Chaque trimestre, elles lui envoient un rapport d'étape. Et toute dépense
supérieure ou égale à 1 000 dollars nécessite un accord préalable de
Chari… sans parler des projets d'investissement foncier ou immobilier, bien
évidemment.
Quant aux
centres de méditation, leur budget est encore plus maigre. Lors de l’assemblée
générale de la SRCM France tenue à Vrads au Danemark en 2008, Chari a décidé
unilatéralement du doublement du montant des cotisations. Jusque-là fixées à 75
€ par membre, 15 € revenaient au centre de méditation auquel était rattaché
l’adhérent, les 60 € restant partaient au fonctionnement de la structure nationale.
A raison de dix à trente personnes en moyenne, un centre se retrouve avec un
malheureux budget annuel d'environ 300 € pour louer une salle ou en payer le
chauffage et l’électricité.
Je ne connais
les comptabilités que de 4 associations locales, les SRCM française, anglaise,
suisse et canadienne. Elles concernent à peu près 2 400 abhyasis, soit 18
à 19% des effectifs hors Inde. En comparaison, les donations effectuées par les
ressortissants de ces pays à la SMSF indienne représentent un peu plus de 19%
des donations étrangères enregistrées par le FCRA du Ministère indien des
affaires intérieures entre 2006 et 2012, si l’on ne compte pas celles des 4
plus gros donateurs (à plus de 2 millions de dollars chacun).
Selon ces
comptabilités nationales, le montant cumulé sur 7 ans des cotisations et autres
produits de ces 4 associations représente un peu plus de 5 millions de dollars.
Par extrapolation, selon qu’on raisonne proportionnellement aux effectifs ou au
montant des donations à la SMSF, on obtient un produit cumulé de 27 à 28
millions de dollars, soit à peu près l’équivalent des donations à la SMSF
indienne.
Le capital
cumulé de ces 4 mêmes associations représente près de 5 millions de dollars.
Selon les mêmes règles d’extrapolation, on atteindrait 25 à 26 millions de
dollars de capital pour l’ensemble des associations locales hors Inde. Beaucoup
moins que les 39 millions de la SMSF indienne…
A côté de ça,
la SRCM indienne a accumulé 3 millions de dollars de donations en provenance de
l’étranger sur la même période et dispose d’un capital de 14 millions au 31
mars 2013.
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