Le Sahaj marg rend-il dépressif ?
Un psychiatre, éminent précepteur du Sahaj marg, résume ainsi les principales caractéristiques des abhyasis : près de trois quarts de femmes, avec un maximum entre 35 et 50 ans, une surreprésentation de soignants, enseignants et artistes. Beaucoup sont en crise du milieu de vie, des personnalités peu structurées (borderline), ayant déjà suivi des psychothérapies.
A tel point que Rajagopalachari s'en inquiétait déjà en décembre 1992 : "(...) nos précepteurs doivent être très prudents quand ils admettent de nouveaux abhyasis, afin de veiller à ne pas avoir ici des gens qui ne peuvent être aidés. Je fais tout spécialement allusion aux personnes qui ont des problèmes mentaux, et qui ont subi une thérapie dans des hôpitaux ou cabinets psychiatriques. Les cas de ce genre sont de plus en plus fréquents (...)."
Rebelote le 10 avril 2001 dans un message de "Whispers" qui fait dire à. Babuji : « Be wary of the confusion that is being made between the workings of our spiritual method and all psychoanalytical practices that are currently springing up. It is not desirable to make connections between them. Criticisms currently made by the media against Sahaj Marg in France, allude to leaders who manipulate our candidates by involving them in both disciplines. It would be necessary to stop mixing it all up by considering abhyasis as potential clients and vice versa. Therapist preceptors are not serious enough on this point, hence numerous problems are already caused by this lack of vigilance.»
En 2008, Ajay Kumar Bhatter (ex dauphin démissionnaire de Chari) le constate lui aussi, s'étonnant ainsi : "De nombreux précepteurs européens ont des problèmes de dépression, pourquoi ?". Les choses ne se sont donc pas arrangées. Et pourtant, le manuel de formation des précepteurs dit que "(…) la transmission peut aggraver les problèmes mentaux de telles personnes et même dans certains cas entraîner des tendances suicidaires". Des adeptes indiens confirment que la méditation selon le Sahaj marg a provoqué chez eux des hallucinations, des troubles maniaco-dépressifs ou même la folie.
Dans le manuel de formation des précepteurs, les circonstances dans lesquelles il est interdit d'introduire quelqu'un au Sahaj marg sont précisées. Ainsi les personnes suivantes ne devraient pas être admises à pratiquer (le conditionnel n'est pas de moi, mais de la SRCM) :
- les lépreux,
- les alcooliques et les drogués,
- les gens qui ont mauvais caractère (sic) et ne veulent pas changer,
- les gens mentalement dérangés
Bien qu'intéressantes, laissons de côté les 3 premières catégories, pour nous focaliser sur la dernière (comme le fait aussi la SRCM). Je cite "(…) la transmission peut aggraver les problèmes mentaux de telles personnes et même dans certains cas entraîner des tendances suicidaires. En particulier, une personne qui a reçu des électrochocs ne doit jamais être introduite dans la Mission. Le Maître a déclaré que de tels traitements altèrent le cerveau de manière irréversible. Pas de problème en ce qui concerne les cas de dépression bénignes. Il faut éviter de transmettre à une personne qui est déjà abhyasi et souffre de dépression mentale (…)."
Combien de précepteurs demandent aux personnes qu'ils approchent pour les recruter si elles ont subi des électrochocs ou quelle est leur santé mentale ? Combien interrogent les abhyasis sur leur état psychique avant de débuter un sitting individuel ou un satsangh ?
A ma connaissance, les précepteurs ne sont pas formés par la SRCM pour repérer les dépressifs. Dans le manuel du précepteur, il est précisé que si le précepteur hésite, il suffit d'envoyer la photo du candidat à Chari pour avis…
Chari demande à ses troupes de ne pas introduire de dépressifs au sein de la Mission, mais il a lui-même choisi des précepteurs dépressifs. Bref, soit Chari est lui aussi incapable de les détecter, soit il les recherche et fait semblant de s'en étonner.
Dans les faits, les précepteurs s'acharnent plus souvent sur les personnes psychologiquement fragiles pour les introduire. C'est plus facile et les résultats sont meilleurs. Quant aux précepteurs qui font profession de psychothérapeute, ils font le contraire de ce qui est indiqué dans le manuel, puisqu'ils introduisent une partie de leur clientèle.