Le profil psychologique des abhyasis


Un psychiatre, éminent précepteur du Sahaj marg, résume ainsi les principales caractéristiques des abhyasis : près de trois quarts de femmes, avec un maximum entre 35 et 50 ans, une surreprésentation de soignants, enseignants et artistes. Beaucoup sont en crise du milieu de vie, des personnalités peu structurées (borderline), ayant déjà suivi des psychothérapies.

"Mon nom est Ferdinand Wulliemier, je suis établi comme psychiatre dans une pratique privée à Lausanne, j'enseigne à la faculté de médecine de Lausanne et également au Centre d'études de la famille, qui dépend du département de psychiatrie adulte. J'organise des séminaires et participe à cette conférence en tant que membre de l'AIPS [Association Internationale de Psychiatrie Spirituelle]. Je pratique la méditation depuis environ 12 ans et j'essaie d'intégrer ma pratique spirituelle dans ma vie quotidienne, entre autres professionnelle."

Lors de cette conférence, il rapporte les résultats d'une étude qu'il a réalisée : "elle porte sur une population de 54 personnes, pendant une période de 8 ans, entre 1988 et 1996. Ces 54 personnes étaient des patients que j'ai suivi personnellement en tant que psychothérapeute et qui soit se sont mis à méditer ou méditaient déjà selon le système du Sahaj Marg yoga (...) on ne constate ni problème psychologique ni somatique notoire lorsque les personnes font une psychothérapie avant de se mettre à méditer."
"(...) Qui sont les gens qui sont impliqués dans une pratique spirituelle d'un point de vue sociologique ? Presque les trois quarts sont des femmes. Ils ont entre 18 et 80 ans, rarement plus, avec un maximum entre 35 et 50 ans. Cela permet de faire un lien avec la "crise du milieu de la vie" dont parlait CG Jung, qu'il situait autour de 35 ans. Quels sont leurs milieux socioculturels et professionnels ? A peu près tous semblent représentés, mais on y trouve une sur-représentation des soignants, des enseignants également mais dans une moindre mesure, et peut-être des artistes."
"Quel est leur niveau évolutif, c'est-à-dire à quel niveau de fonctionnement psychologique peut-on les rattacher lorsqu'ils commencent à méditer ? Disons tout d'abord que selon cette estimation, presque un quart ont fait une psychothérapie avant de commencer une pratique spirituelle. Une bonne minorité d'entre eux, environ 30%, sont des personnes dites "peu structurées" : si je prends la classification psychiatrique usuelle on y inclura des personnalités borderline, borderline-névrotiques et borderline pré-psychotiques (...)". Conférence de Ferdinand Wulliemier du 19 janvier 1997 à Paris au Colloque sur la Médecine du troisième millénaire organisé par Stratégique.

Les innombrables courriers d'adeptes envoyés au maître confirment le constat de ce psychiatre. Ils montrent leur incroyable détresse affective, familiale et sociale. En ce sens, ils constituent un bon échantillon des dégâts collatéraux engendrés par le monde moderne. Plutôt que de chercher les solutions à leur mal-être dans les défauts de la société elle-même, en se battant pour la faire évoluer, ils se tournent vers une solution spirituelle intérieure promise par Rajagopalachari, s'excluant ainsi définitivement du monde extérieur.