Guérir de la dépression par le Sahaj marg ?


Ou quand la dépression devient une opportunité spirituelle

En 2008, Ajay Kumar Bhatter (ex dauphin démissionnaire de Chari) s'étonnait de la quantité de précepteurs dépressifs. La question pouvait se résumer ainsi : est-ce que la SRCM rend les gens dépressifs ? Différents témoignages viennent conforter ce point de vue, les inquiétudes de Chari aussi…
Mais si l’on en croit certains psychothérapeutes de la Mission, il semblerait que l'inverse soit vrai aussi. On peut passer de la dépression à la spiritualité, grâce à la méditation. En un mot, soigner la dépression par le Sahaj Marg et guérir par la méditation à la SRCM…

Qu'en est-il exactement ?

Un psychiatre suisse, éminent précepteur du Sahaj marg, a fait une intervention intitulée "Dépression et Opportunités de la Crise" au 20ème Congrès du GRAAP à Lausanne le 14 mai 2009. Pour ce psychiatre, la dépression constitue une opportunité de progression évolutive vers de nouvelles dimensions spirituelles (http://www.psychologie-therapies-spiritualite.ch/articles/articles_pdf/correct_articles/ART-GRAAP.pdf).

Ainsi, il explique aux participants de ce Congrès du Groupe Romand d'Accueil et d'Action Psychiatrique que l'issue de la crise générée par une dépression peut être de trois ordres : régression, stagnation ou progression. Il poursuit aussitôt en disant que cette crise constitue donc une opportunité pour franchir un palier vers un stade supérieur de l'évolution existentielle. Et il ajoute que c'est souvent après un conflit d'ordre moral qu'on entre en crise, un conflit entre valeurs anciennes et nouvelles. Selon lui, l'approche néo-structuraliste bio-psycho-spirituelle s'est développée en Occident sous l'influence des traditions spirituelles orientales dans le courant des années 70. L'approche philosophique indienne met l'accent sur la notion de crise évolutive, avec la conviction qu'une crise est un cadeau de la Nature, une opportunité pour se rapprocher de la "Source Ultime", la fusion avec le Divin :

"Cette position dépressive, telle que je l’ai observée chez moi-même et chez la plupart des patients avec qui j’ai pu travailler efficacement, comporte un travail de deuil, autrement dit de désinvestissement d’un acquis de croyances, de conceptions, de buts ou d’objectifs existentiels, autrement dit une désidentification à une partie de soi-même, ou plutôt de l’image jusqu’ici préservée de sa propre identité. L’expérience montre en effet que ce n’est qu’en passant par ce travail de deuil préalable que le stade évolutif atteint jusque là pourra être suffisamment désinvesti pour être transcendé. Au cours d’un tel processus, le degré de conscience s’élargit suffisamment pour que la personne puisse entrevoir de nouveaux investissements, de nouveaux objectifs, un nouveau but existentiel. On observe ensuite que la personne s’unifie un peu plus et devient plus réaliste. Dans ces cas, la souffrance et la crise qui résultent de ce processus de deuil restent supportables et contenues, si bien que la personne en position dépressive ne présente pas de débordement symptomatique cliniquement repérable. Ses conflits intérieurs et extérieurs seront donc perlaborables et leur issue sera favorable, débouchant sur une progression évolutive."

Pour ce psychiatre, la dépression constitue donc une opportunité de progression évolutive vers de nouvelles dimensions spirituelles.

Texte extrait d'un article à retrouver intégralement sur :

Mais qui est donc cet intervenant, éminent précepteur du Sahaj marg, qui considère que la dépression constitue une opportunité spirituelle ?

En tant que psychiatre et cofondateur de la psychiatrie spirituelle, Ferdinand Wulliemier considère que la dépression constitue une opportunité spirituelle. Aujourd'hui retraité, il vend des séminaires de 2 à 8 jours sur ce thème, pour 380 à 800 CHF (240 à 500 €) sur son website (http://www.psychologie-therapies-spiritualite.ch).

Mais il n’en est pas à son coup d’essai, loin s’en faut. En 1997, il nous apprenait que près d'un quart de ses patients avaient suivi une psychothérapie avant de méditer, que près d'un tiers d'entre eux avaient une personnalité "peu structurée" (borderline) et que beaucoup étaient en crise du milieu de vie.

Alors, est-ce la dépression qui mène à la méditation, ou bien la méditation qui mène à la dépression ? Répondre à cette question, c'est un peu comme tenter de répondre à la question qui de l'œuf ou de la poule était là le premier. Dépression et méditation vont de pair, et visiblement la méditation ne permet pas de guérir de la dépression, puisque les abhyasis du Sahaj Marg sont souvent dépressifs et méditent dans le même temps.

Est-ce que la méditation accentue la dépression ? La question mérite d'être posée et examinée avec soin.
En clair, les adeptes recrutés par la Shri Ram Chandra Mission sont souvent des personnes psychologiquement fragiles, la méditation peut accroître leurs problèmes psychologiques jusqu'à la folie ou au suicide, mais c'est une opportunité pour mieux atteindre le but final du Sahaj marg, et donc guérir de la dépression. En d'autres mots, on y entre dépressif, la méditation accroît la dépression, mais si l'on suit l'enseignement à la lettre, on guérit de la dépression.

Les innombrables courriers d'adeptes envoyés au maître montrent leur incroyable détresse affective, familiale et sociale. En ce sens, ils constituent un bon échantillon des dégâts collatéraux engendrés par le monde moderne. Plutôt que de chercher les solutions à leur mal-être dans les défauts de la société elle-même, en se battant pour la faire évoluer, ils se tournent vers une solution spirituelle intérieure promise par Rajagopalachari, s'excluant ainsi définitivement du monde extérieur.