Les mariages arrangés du Sahaj marg
“11 marriages in less than 30 minutes” sur le blog de Misha. "Quite impressive today to watch the president of the Mission marry 6 couples in 15 mins. ... talk about getting the job done. Chariji is the man." le 30 novembre 2005, sur le blog de Max, un routard américain de passage à Manapakkam.
Les mariages à la chaîne célébrés par Chari ne sont pas une légende, ils existent bel et bien. Kasturi a confirmé que Babuji ne mariait pas ses disciples entre eux. D’ailleurs à l’origine, Chari ne mariait pas ses adeptes. C’est à la suite de demandes répétées de la part d’abhyasis occidentaux qu’il a commencé à bénir leurs unions.
Le 23 juillet 2008 à Lucknow (Uttar Pradesh, Inde), Chari déclare : "(…) vous venez de voir que neuf mariages viennent d'être célébrés et la plupart d'entre eux sont entre des gens venant d'états différents, de communautés différentes (…) jusqu'à présent, j'ai procédé à près de 2000 mariages (…)."
De naturel opportuniste, Chari a décidé de détourner le besoin des abhyasis à ses fins propres. Il encourage les mariages mixtes, les arrange au besoin et les érige comme règle d’accouplement en brassant les origines ethniques et sociales, près de 4000 abhyasis ayant déjà accepté ses décisions par foi et obéissance en 2008 :
« Le Maître m'a demandé si je voulais me marier à un Indien. Oui, oui, vous avez bien entendu… Je Lui ai répondu pourquoi pas. Il a ajouté que les hommes indiens sont mieux que les Européens. Je Lui ai dit que Lui seul sait ce qui est bon pour moi. Il a hoché la tête en signe de confirmation (…) Le Maître m'a demandé si je voulais toujours me marier avec un Indien, si j'étais sérieuse. Il m'a dit que ça signifierait que j'allais habiter en Inde. J'ai répondu que c'était OK alors Il a ajouté : je vais te trouver un bon gars, tu le rencontreras ce soir. Autant dire que c'était du rapide. J'ai passé l'après-midi assez cool, mais quand même avec une certaine pression (…) Un Indien rentre dans la chambre suivi de sa famille. Il salue le Maître qui me montre du doigt : c'est cette fille (…) Quel bonheur de voir le Maître content. Je Lui ai demandé s'Il était heureux de cette union et Il a répondu que oui, parce que c'est ce qu'Il souhaitait. Je peux vous dire que ça fait bizarre… mais c'est merveilleux. Le Maître est vraiment enthousiaste, Il en a parlé plusieurs fois le lendemain à tout le monde. Il m'a vraiment fait un beau cadeau. Que demander de mieux ? Il a décidé de ce qui était bon pour moi sans que je ne Lui demande rien. C'est Lui qui m'a amenée à ce mariage et à ce mari. Aucune touche personnelle, seulement le Maître. Il est Une Merveille. Je ne peux trouver de mots pour décrire mon Maître, Il est tout… » (Témoignage anonyme publié sur le blog d’Elodie en septembre 2006).
Chari marie donc ses abhyasis à son gré, c'est lui qui provoque les rencontres, si possible en mélangeant les nationalités et sans tenir compte des origines sociales. Il peut toujours demander leur avis aux gens, ils ont trop peur de lui déplaire en le contredisant et sont même souvent ravis qu'il se soit enfin occupé d'eux. Le Maître, dans son infinie bonté, leur a désigné un partenaire. Que demander de plus ?
John Joseph Smith a rencontré Chari en mai 1987, il est devenu le premier abhyasi australien et a presque aussitôt été nommé précepteur : "In November, 1994, during his first visit to Australia, Mr Smith's master asked if he was interested in marriage, and told him about a girl who had accompanied the master on the trip." (sic) Laissons maintenant la parole à John : "He introduced us and said we should discuss it and if we felt it appropriate he would arrange our marriage date. After going on a walk together we both came back in agreement and after a group meditation that evening Master announced our engagement." (re-sic). Sa femme Danielle est devenue elle aussi précepteur au cours de leur passage à Chennai pour leur mariage en 1995 (extraits d’un article de Seema Sharma, dans le Fiji Times du 14 septembre 2005).
Sur le blog de Misha, on peut lire "Master conducted 11 marriages on the same day as empowered by the Indian Government to conduct marriages and give marriage certificates. It’s an awesome moment believed to be witnessed. Marriages in our mission are very simple and very spiritualistic. An Indian Guy from Mumbai getting married to an Iranian girl, south Indian guy from Chennai with a north Indian girl from Kanpur so on and so forth. A real sense of unification of mind, body and soul, where no caste, no creed, no religious rituals intervene.
In mission Master asks the guy and the girl to garland each other, then exchange rings, make each other taste a piece of sweat and at last Master ask the guy to hold girl’s hand and give the girls hand in his hand. He then congratulates the bride and groom. Simple marriages with no complexities. It was a great feeling watching all the couples getting married on the stage. 11 marriages in less than 30 minutes. Truly amazing and great. The couples are decided by master and with faith and obedience they respect Master’s decision. Some of them select each other and requests Master to get them married."
Eric B, abhyasi français depuis 28 ans en 2013, regrette que Chari ait accepté de bénir les unions de ses adeptes occidentaux : « (…) Des pratiquants se sont donnés eux mêmes des obligations (se marier devant le maître par exemple) en projetant des fantasmes que si le maître les a béni, leur mariage sera une réussite, comme ceux qui vont à l'église d'ailleurs.. je pense d'ailleurs que ces traditions sont plus indiennes,et la mission et Chariji n'auraient jamais du l'accepter pour les occidentaux, mais ceux sont des occidentaux eux-mêmes qui ont insisté. (…) Pour info je me suis marié à la mairie, (ni à l'église, ni dans la mission), et j'ai toujours trouvé cela effectivement folklorique et exagéré, mais je crois que ce sont les pratiquants occidentaux qui ont demandés cela. Ceci n'aurait effectivement jamais du se faire, pour la confusion engendrée, comme si le maître spirituel pouvait garantir la durée, l'équilibre d'un couple, et d'une famille, dont les difficultés sont les mêmes pour tous, dépendants directement de nos histoires psychologiques et affectives. (…) »
Le drame, c'est que les ennuis ne font que commencer. Quel que soit le sort de l'union, la remettre en cause, c'est remettre en cause le choix de Chari. C'est une chose totalement impossible pour un abhyasi, il doit donc vivre avec. Si les choses devaient dégénérer, mettre un terme au mariage passerait obligatoirement aussi par le fait de douter des actes du Maître, remettre en cause son infaillibilité. Ce n'est pas seulement leur vie maritale qui s'effondre, c'est l'ensemble de leurs croyances. Les abhyasis mariés par Chari sont pris dans un piège psychologique redoutable…
Sur le blog d'Elodie, "Les mariés du Sahaj Marg", une autre abhyasi anonyme témoigne le 11 août 2008 :
« Bonjour,
J’ai longuement réfléchis avant de vous écrire. Déjà je ne suis pas toujours d’accord avec vos commentaires et manière de traiter Chari, la mission et les abhyasis. Mais il est aussi vrai que vous touchez des points et des faiblesses difficiles de cacher.
Même si cette démarche ne compte surtout pas avec l'autorisation de la mission, aujourd'hui je ne me sens plus concernée par ces directives. Démarche égoïste, exagérée, je m’attends certainement à ce type de commentaires de la part des abhyasis de la mission, c’est aussi pourquoi je préfère rester anonyme.
Un psy dirait que vous écrire c’est une façon de me soulager de mes frustrations, ce qui n’est pas faux. Mais je pense aujourd’hui que j’ai aussi le droit d'en informer celles qui se trouveraient dans ma même situation. Chariji m’a marié et il continue à marier d’autres (très) jeunes abhyasis européens (parfois avec des indiens rapidement...).
(…) Je viens de couper avec une étape de ma vie, une longue et sombre période d’adaptation et d’attachement à une mission qu’aujourd’hui me paraît de moins en moins spirituel. J’ai été attachée pendant si longtemps à une routine, à une façon de voir les choses, à un milieu qui es devenu finalement fermé …et qui était devenu mon monde, ma vie…. Très jeune et romantique, j’ai décidé naïvement de faire ma vie avec un homme plus mûr et abhyasi. J’avais de l’admiration par sa pratique spirituelle et j’ai trouvé ce mode de vie une chance qui s’ouvrait devant moi. Par contre ce que je n’ai pas vu ni compris c’était l’insoupçonnée importance que notre Maître allait prendre dans sa vie et dans nos vies. Pour mon ex-mari, c’était Chariji la raison de sa vie et le développement de la mission sa raison pour lui montrer son amour. Au lieu de voir une relation riche et solide s’installer, c’est plutôt la souffrance et les frustrations qui se sont accumulés, pour exploser des années plus tard avec le constat amer du temps perdu. Malgré le temps que j’ai laissé filer entre mes doigts je me sens aujourd’hui libérée et fière d’avoir pu ouvrir mes yeux à temps. Ma vie recommence et mon avenir n’est pas assuré, en plus je ne suis plus une jeune fille. Je ne pouvais plus continuer à vivre une vie conditionnée par la mission et qui m’empêchait le développement de notre couple. J’ai aimé mon mari, mais comment lui pardonner de m’avoir négligé au nom de sa spiritualité, de sa mission ? A un moment donné on m’a conseillé d’écrire à Chariji, mais il ne m’a jamais répondu. Mon mari l’a plus tard rencontré pour lui faire part de nos problèmes et plus tard il nous a reçu mais son regard et approche de la situation a fini par m’éloigner définitivement. (…) Je me réveille aujourd’hui d’un long sommeil qui laissera certainement des traces dans ma vie de femme. Les relations intimes pour mon mari étaient réservées à la reproduction, mon sentiment de culpabilité m’a toujours poursuivi et finalement celle qui regrette et subi c’est moi. Inutile de dire que ma décision de quitter mon mari a été mal perçue par le cercle d’abhyasis, j'aurai tant voulu ne pas être jugée surtout par ces personnes qui observaient ma souffrance. J'ai été même par eux conseillée de faire un pas en arrière et rester auprès de mon mari et d’accentuer ma pratique pour que ma foi en Chariji ne faiblisse jamais. Mais comment demander à une femme frustrée et déprimée de se concentrer sur les prières si c'était justement cette pratique qui avait fait que mon mari m'abandonne? Je ne pouvais juste plus continuer en tant que femme frustrée en quête d’une spiritualité qu’aujourd’hui s’essouffle de déception et frustration. Je voudrais que ces jeunes abhyasis qui sans aucune préparation s’unissent maritalement, et beaucoup trop rapidement, réfléchissent bien avant de s’engager comme si leurs vies étaient déjà conditionnées par un choix définitif. »
Chari reconnaît lui-même le 12 octobre 2008 à Hyderabad (Etat, Inde) qu’il y a des échecs parmi les quelques 2000 mariages qu’il a alors célébrés : "(...) So, seeing this happening in our own satsangh—increasingly marriages are getting troublesome. People get married here by the grace of my Guru, my Master, and they run into trouble. Some of them, fortunately only a few, the marriage is finished on the day of the marriage itself. So far we have had three cases. But it is a tragedy for me because, as Babuji said, even one drop of poison in a big vessel of milk means a big vessel full of poison. Here we don’t judge spiritual progress by success, we judge it by failure. And in that sense our marriages have failed too often for my comfort. Though my boys tell me, “Only three, saab [sir].” Should not have been even one.
So you see, when our people don’t appreciate the sanctity of a spiritual marriage, don’t understand why they are marrying in a spiritual assembly under a spiritual atmosphere, with a spiritual purpose, somewhere the teaching has been lost (...)"
Le Sahaj Marg est une spiritualité aux valeurs morales très évolutives. Chari recycle ces mariages dans une philosophie plus vaste inspirée par Whispers.
Chari prépare l’Homme de demain, une nouvelle race humaine. Il avait célébré plus de 2000 mariages en 2008, le début d’une révolution silencieuse. Gageons qu’il a aujourd’hui marié plus de 10 000 abhyasis entre eux. Les enfants indigo nés de ces unions formeront l’avant-garde de la nouvelle société, une nouvelle génération morale et spirituelle, éduquée à la LMOIS, l’école du Sahaj Marg. Lorsqu’ils auront atteint une masse critique d’êtres humains, quand un vaste égrégore aura été créé, ils constitueront une élite pour régénérer l’Humanité, influer sur son évolution et décider de son avenir.
Avec Whispers et ses mariages arrangés, Chari passe le message à ses adeptes qu’il veut conquérir le Monde…