Encore en 1979, Babuji demande à KC Narayana d’apporter tout son soutien à Chari, lorsque celui-ci reprendra la présidence de la Mission après sa mort. Raison pour laquelle, Narayana défend la candidature de Chari au Comité de travail de 1984 réuni à Shahjahanpur, puis le suivra ensuite jusqu’en 1991. Narayana n’a jamais remit en cause la nomination de Chari en mars 1974, même s’il dit qu’il n’y a pas eu de témoins.
Pourtant, son soutien n’est pas sans réserves !
Tout a commencé quand son propre père, le Docteur Varadachari, a émis des critiques sur les dérives de l’enseignement et sur la SRCM dans une lettre à Babuji en 1970 :
"I fully realise that you require freedom from organizational work for the sake of spiritual work. I trust everyone will cooperate with you. But I must utter a word of warning if I ought not to be misunderstood. Let us not commercialise our Mission in our haste to secure financial stability for the Mission and in embarking upon works which are not immediately helpful to spiritual development for the abhyasis. We have to imbue the sense of Mission- spiritual and not mix it up with other ends. If I am not misunderstood I believe some things can be thrashed out with other seekers who also know about the deviations that take place in spiritual work. I trust you will not misunderstand me." (lettre à Babuji datée du 18 juin 1970)
Narayana reprend à son compte les critiques de son père, mais elles prennent encore une plus grande envergure avec les dérives de Chari. Narayana rappelle que Chari n’a pas été nommé représentant spirituel de Babuji, mais seulement président de la SRCM. Pour lui comme pour Kasturi, il n’y a qu’une seule Personnalité spéciale éternellement vivante et c’est Babuji, il n’y a pas besoin d’un autre maître vivant ou d’une personne physique pour le représenter.
Comme son père, Narayana dit que le problème a commencé avec la croissance de la Mission vers 1959-60 et la construction des ashrams. L’argent a posé problème en modifiant l’importance relative de la spiritualité et du matérialisme au sein de la SRCM. Après les ashrams, ce fut au tour des publications qu’on a commencé à éditer sur du papier plus épais, plus luxueux et plus coûteux. Selon les termes de son père qu’il reprend à son compte, on a commencé à commercialiser la SRCM. Les talents de marketing de Chari ont été parfaitement valorisés.
Mais cela a aussi atteint l’enseignement spirituel aussi. Les critères d’évaluation de la condition spirituelle des abhyasis ont posé problème. Tous les précepteurs n’avaient plus les mêmes méthodes d’appréciation. Avec leur nombre en augmentation, il n’y avait plus une méthode spirituelles, mais plusieurs, presque autant que de précepteurs. La quantité a tué la qualité. Ils ont remis en cause l’importance des 10 commandements, rebaptisés 10 maximes. Les précepteurs ont mis en avant l’amour pour le Maître au détriment de la méditation sur les points A et B décrite dans "Efficacy of Rajayoga". Il n’y avait plus besoin de pratique autre que l’amour et la dévotion.
Lorsque Chari lui a montré qu’il se rangeait à l’avis de ses précepteurs, profitant de l’amour qu’on lui prodigait, et quitte à dédaigner la qualité de l’enseignement, Narayana est parti.
Liens :
- Le témoignage de Narayana
- L’ISRC et KC Narayana et son père, KC Varadachari