Apporter des valeurs dans l'éducation des enfants

Le SMRTI s'est aussi très vite intéressé au jeune et au très jeune public. Il a développé des fables et comptines pour développer la "Culture du Sahaj Marg" auprès de la petite enfance et mis en place toute une gamme de services pour les jeunes, ainsi que des programmes pour leurs enseignants. Il a aussi encouragé la constitution de groupes de méditation dans les universités, américaines notamment.

Bon nombre d'adeptes enseignants du Sahaj Marg refusaient d'admettre que les valeurs de la Shri Ram Chandra Mission restent à la porte de l'enseignement scolaire. Tout cela a donc amené l'institut à créer une sorte de guide des valeurs pour une éducation dite spirituelle (Value Based Spiritual Education, VBSE), à destination des éducateurs, des enseignants et des parents. Et il a rapidement été utilisé dans l'éducation et la formation des enfants et des jeunes par les adeptes du Sahaj Marg.

Mais cela ne suffit toujours pas à Rajagopalachari. Le fils de Babuji a créé sa propre école à Shahjahanpur, la Babuji Memorial Public School. Qu'à cela ne tienne, Rajagopalachari annonce la création de la Lalaji Memorial Omega School (LMOS) le 28 février 2005 et l'inaugure le 22 juin suivant. Le projet de cette école est donc né de la conjonction du besoin de reconnaissance de Rajagopalachari, du SMRTI qui voulait placer son VBSE et du désir des adeptes enseignants.

Son ambassadrice, une directrice d’école, entreprend une vaste tournée internationale pour vendre le projet aux adeptes du Sahaj Marg et collecter les fonds nécessaires, mais elle n'a pas trouvé seule les fonds nécessaires. L'école est d'abord lancée grâce à un emprunt d'un million de dollars à la Banque d'Allahabad par la Shri Ram Chandra Mission et sa fondation, mais elle a surtout profité de la campagne de donations organisée par Rajagopalachari courant 2005 autour du livre "Whispers from the Brighter World". La SMSF aurait ainsi réussi à collecter près de deux millions, essentiellement aux Etats-Unis et dans sa communauté d'origine indienne. Sans compter la plus grosse donation jamais reçue par Rajagopalachari, qui ne manque pas de s'en vanter, d'un peu plus d'un million de dollars américains.

Il expliquait alors qu'il n'y avait aucun souci à se faire puisqu'il était le garant de la transparence financière des opérations, l'école étant dirigée par la Baal Vatika Educational Society et financée par le Baal Vatika Educational Trust, devenues plus tard Lalaji Memorial Educational Society & Trust. Cette école a ainsi pu accueillir 128 enfants dès la première année, l'objectif de l'année suivante étant fixé à 800 élèves, ce qui nécessitait trois millions supplémentaires. Ils ne furent que 573 élèves, mais l'objectif de la troisième année fut tout de même fixé au millier d'enfants…

L'école est située à Kolapakkam, entre Chennai et Manapakkam, à 5 km du Babuji Memorial Ashram. Ses bureaux administratifs sont en face de l'ashram, à Garden of Hearts (http://www.omegaschools.org/). Son programme d'enseignement est bien évidemment basé sur le VBSE du SMRTI, et développé en collaboration avec le Gouvernement indien et le NCERT (National Council of Educational Research and Training).

L'école se développe ensuite pour constituer cette vitrine de l'excellence que Rajagopalachari appelait de tous ses vœux. Elle noue des liens avec les entreprises, les autorités gouvernementales et des responsables éducatifs de tous bords. Dès 2005, elle acquiert la certification ISO et participe aux Intel Awards, concours d'intégration des technologies de l'information dans l'enseignement. Elle participe à une vidéoconférence sur le changement climatique et les droits de l'homme organisée par le Département de l'information des Nations unies en décembre 2008.

Pour la rentrée 2007, elle acquiert le Certificat international de l'enseignement secondaire de l'Université de Cambridge (IGCSE, International General Certificate of Secondary Education of Cambridge). Elle s'est ainsi dotée d'un I international le 27 décembre 2006, devenant la Lalaji Memorial Omega International School (LMOIS), pour le plus grand bonheur des adeptes aisés, indiens ou non, qui y placent leurs enfants, car elle accueille tous les enfants des Occidentaux qui viennent s'installer auprès de Rajagopalachari.

Le VBSE serait aujourd'hui utilisé par plus d'une centaine d'autres écoles en Inde, selon la Shri Ram Chandra Mission. Et il ne sert pas seulement dans les écoles, c'est aussi un outil d'animation durant les vacances. Ainsi, Echoes of India de juillet 2008 s'attarde sur les camps d'été pour les enfants et les jeunes, citant pas moins de huit exemples : "Ashrams around the country were abuzz with activity during the holiday season". A Bangalore c'était 40 enfants de 3 à 18 ans, à Jaipur 40 enfants de 3 à 17 ans, à Hyderabad de 9 à 17 ans ou dans le Kerala 52 enfants dont seulement 12 de familles d'abhyasis.

Qu'y ont-ils fait ? "The morning started with reciting of Mission's prayer", "The day commenced with introductions and was followed by Yoga", "The plays carried the message, 'Religion divides, Spirituality unites' and 'God is everywhere'. The children had been preparing for this day since long at the children's centre every Sunday", ou bien encore un atelier pour teenagers : "the need to manage one's anger, frustration and negative emotions. Very exciting was the budget exercise where the teenagers were asked to plan a monthly budget of Rs. 10,000".

A défaut de faire méditer les enfants et les adolescents, ce que Babuji interdisait avant l'âge de 18 ans, la Shri Ram Chandra Mission s'est arrangée pour contourner cette règle et leur inculquer sa culture et ses valeurs grâce au VBSE et à sa toute première école. Sous des dehors très humanistes, le VBSE véhicule la pensée de Rajagopalachari, souvent peu reluisante. Ainsi, à l'occasion de ses 80 ans en 2007, la SMSF avait organisé un concours pour les enfants sur le thème "A quoi sert un gourou ?". Au lieu d'enseigner des valeurs spirituelles aux enfants, on leur inculque les fondements du culte de la personnalité.