Organisation spirituelle : Hiérarchie, compétition et charisme
L’image de la
relation directe et unique entre le gourou maître spirituel et ses disciples
est idyllique… et aujourd’hui totalement erronée !
Lalaji et Babuji ont commencé à nommer des intermédiaires dès
qu’ils ont eu plus de quelques dizaines de disciples. En 1983, Babuji comptait
déjà 180 précepteurs pour 3 à 5 000 abhyasis. Chari est aujourd’hui loin
de connaître personnellement ses 3 milliers de précepteurs et quelques…
Or dans une
organisation fondée sur le pouvoir charismatique de son chef, ses adeptes
aspirants spirituels n’ont pas d’autre rêve que d’approcher et toucher le
maître, attirer l’attention du gourou sur eux.
Cette
situation a naturellement engendré une rude compétition entre abhyasis dans
l’espoir d’obtenir les faveurs du maître. Une compétition que la croissance des
effectifs n’a fait que renforcer au fil du temps. Tant et si bien que ceux qui
parviennent à proximité du gourou ont tous le même profil : des ambitieux
arrivistes aux dents longues prêts à toutes les intrigues pour parvenir à leur
but et bien décidés à fouler au pied quiconque s’interpose entre eux et lui.
Chari, qui
veut des lions plutôt que des moutons, ne côtoie que des loups. Et Chari, qui
ne cherche qu’à développer les effectifs de la Mission, se satisfait à
merveille de cette situation. Il en joue en bon virtuose, renforçant en
permanence l’esprit de compétition. Tel un patron face à ses représentants
commerciaux, il distribue bons et mauvais points, réprimandes et encouragements
comme gratifications et punitions (voir à ce sujet [La
chienne de vie des précepteurs]. D’où la valse incessante des
remaniements hiérarchiques…
Cela fait
bien longtemps qu’il ne suffit plus d’être précepteur pour approcher Chari.
L’organisation hiérarchique dite spirituelle s’est complexifiée. Chari a
considérablement renforcé la sélection de ses loups. Il a bâti la Mission sur
l’"Amour pour le Maître", rapidement transformé en obéissance au
maître et service pour la Mission. Ceux qui veulent parvenir à ses pieds savent
donc très bien ce qu’il leur reste à faire !
Il y eut
l’abhyasi, le précepteur et le maître. Mais aujourd’hui, il y a le précepteur
de base, celui qui est responsable d’un centre de méditation (PIC ou
Prefect-in-charge), d’une zone (ZIC ou zone-in-charge), d’une région (RIC ou
Region-in-charge), sans compter le responsable d’un pays (CIC Centre-in-charge
vice-président de l’association). Voilà pour Chari de quoi promouvoir les uns
et punir les autres, en inter-changeant les choses d’une année sur l’autre pour
que personne n’ose s’endormir sur ses lauriers…
Reste la
grille d’appréciation : chacun à son niveau doit remettre un rapport
mensuel au niveau hiérarchique immédiatement supérieur ainsi qu’à Chari en
personne où doivent figurer le nombre de méditations réalisées et surtout le
nombre d'introduction de nouveaux adeptes.
Tout est en
place. Le flicage est permanent…