Omega school, l’école d’une élite pour régénérer l’humanité


Très tôt, l’Institut de recherche du Sahaj marg (SMRTI) s'est intéressé au jeune public. Il a créé une sorte de guide des valeurs pour une éducation dite spirituelle, au début des années 2000 (Value Based Spiritual Education, VBSE), à destination des éducateurs, des enseignants et des parents. Mais cela ne suffisait pas à Chari. Umesh Chandra Saxena, le fils de Babuji, avait déjà créé une école à Shahjahanpur, la Babuji Memorial Public School…

Qu'à cela ne tienne, Chari annonce la création de sa propre école le 28 février 2005 et l'inaugure le 22 juin suivant : c’est la Lalaji Memorial Omega School (LMOS), devenue plus tard internationale (LMOIS), ou plus familièrement Omega School. Elle est située à Kolapakkam, entre Chennai et Manapakkam, à 5 km du Babuji Memorial Ashram. Ses bureaux administratifs sont en face de l'ashram, à Garden of Hearts (http://www.omegaschools.org/).

L’école est alors sous la coupe de 2 sociétés, distinctes de la Mission et de ses fondations. La Baal Vatika Educational Society (BVES) est responsable de sa direction, le Baal Vatika Educational Trust (BVET) de son financement, SRCM et SMSF en sont les administrateurs. Elles seront rebaptisées plus tard Lalaji Memorial Educational Society et Trust (LMES et LMET). Pour rassurer ses adeptes sur ces montages sociétaires à étages, Chari expliquait alors qu'il n'y avait aucun souci à se faire puisqu'il était le garant de la transparence financière des opérations.

"It is not part of the Mission, but the Mission is very much part of it. The school will be run by the Baal Vatika Educational Society. The funding will be done by the Baal Vatika Educational Trust. The major source of finance, even for the Trust, will be the Sahaj Marg Spirituality Foundation (…) Of course we need money to realise all these things. We are already indebted to the Allahabad Bank. Fifty lakhs we have already taken (…). So, we need generosity of our people. Parents of children should not only give fees, they should also consent to giving a donation. Receipts will be issued; there is no black money transaction-no trustees following the money. I am here to see to that. [chuckles] So you see, to provide adequate resources, I propose to start a scheme of donations, say, a minimum of three lakhs which will go to a corpus fund called the Scholarship Fund (…) Those who are willing to give may bring their cheques-three lakhs, which will be gratefully received. The cheques must be in the name of Baal Vatika Educational Trust. Remember, the Trust receives the money, the Society spends the money. [chuckles]" (Discours du 25 février 2005).

Son ambassadrice, directrice d'une école Montessori à Chennai, entreprend une vaste tournée internationale pour vendre le projet aux adeptes du Sahaj marg et collecter les fonds nécessaires, mais elle n'a pas trouvé seule les fonds nécessaires. Cela explique au moins en partie les incroyables hausses de tarif des séminaires, les perpétuels appels à donation et tout spécialement la vente du livre « Whispers from the Brighter World » en 2005. La SMSF aurait ainsi réussi à collecter près de 2 millions fin 2005, essentiellement aux Etats-Unis et dans sa communauté d'origine indienne. Sans compter la plus grosse donation alors jamais reçue par Chari, qui ne manque pas de s'en vanter, d'un peu plus d'un million de dollars américains.

Lancée grâce à un emprunt d'un million de dollars à la Banque d'Allahabad par la SRCM et sa fondation, l’école a ainsi pu accueillir 128 enfants dès la première année, l'objectif de l'année suivante étant fixé à 800 élèves, entraînant un besoin supplémentaire de trois millions. Ils ne furent que 573 élèves, mais l'objectif de la troisième année fut tout de même fixé au millier d'enfants…

L'école se développe ensuite pour constituer cette vitrine de l'excellence que Chari appelait de tous ses vœux. Elle noue des liens avec les entreprises, les autorités gouvernementales et des responsables éducatifs de tous bords. Son programme d'enseignement est bien évidemment basé sur le VBSE du SMRTI, et développé en collaboration avec le Gouvernement indien et le NCERT (National Council of Educational Research and Training).

Dès 2005, elle acquiert la certification ISO et participe aux Intel Awards, concours d'intégration des technologies de l'information dans l'enseignement. Pour la rentrée 2007, elle acquiert le Certificat international de l'enseignement secondaire de l'Université de Cambridge (IGCSE, International General Certificate of Secondary Education of Cambridge). Elle s'est ainsi dotée d'un I international le 27 décembre 2006, devenant la Lalaji Memorial Omega International School (LMOIS), pour le plus grand bonheur des adeptes aisés, indiens ou non, qui y placent leurs enfants, car elle accueille tous les enfants des Occidentaux qui viennent s'installer auprès de Rajagopalachari. En décembre 2008, elle participe à une vidéoconférence sur le changement climatique et les droits de l'homme organisée par le Département de l'information des Nations unies. En 2010, Omega school a rejoint le Réseau des « écoles associées de l’UNESCO » (ASPnet).

Chari passe alors son temps à convaincre les parents abhyasis d’envoyer leurs enfants à la LMOIS pour qu’ils bénéficient du meilleur enseignement possible, à l’écart d’un monde chaque jour plus dépravé. Aux élèves d’Omega school, il dit que leurs parents sont trop occupés à gagner de l’argent pour s’occuper d’eux et qu’il (l’école) va le faire à leur place (pour plus de détails, lire [La Mission s’intéresse à vos enfants]).

Chari a donc réussi à séparer les enfants de leurs parents. Et aux parents, il fait croire que leurs enfants sont l’avenir d’un nouveau monde annoncé par Whispers, une élite pour régénérer l’humanité. Et il y en a pour le croire, comme le montre le commentaire ci-dessous…

“(…) But don't you dare write about the school. (...) But now that our children are out in the world, and already making huge impact every where they go, I just thought you should know about it. It is starting. You will read about Omega's children in the papers and magazines. There is no stopping them. How can I say that? Because I have seen the students of Omega, and then I see the students at the college I teach in. You can see the remarkable difference. You can see the respect for elders in their eyes when they talk. You can see the modesty in the way they talk about their achievements. They are excelling with their academics, they are already becoming successful entrepreneurs, they are winning people over with their personality, because they have spent the last few crucial years of their schooling in an environment that has filtered the world for them and given them the best. Its 2013 right now. I can safely say that by 2015, there would be a lot of distinguished alumni from Omega, who would have formed a bright future for themselves, thanks to their school.
Bookmark this page so that when that day comes, remember this comment, realise how wrong you were about our school, about VBSE. Just be alone for a while, look yourself in the mirror and admit to yourself you were wrong. No one will know.” (Réaction anonyme postée sur le blog de 4d-Don le 4 septembre 2013).

Chari le confirme dans un discours aux anciens élèves : « (…) Dire que je suis heureux de vous voir tous est un euphémisme. Nous avons commencé l’école Omega il y a huit ans, je pense et, mises à part les aspirations des autres personnes impliquées dans le processus de formation d’étudiants de haut niveau, etc., mon aspiration que je n’avais pas exprimée, était de produire des êtres humains excellents qui seraient guidés par l’aspiration et non par l’ambition (…) Alors quand je dis que j’attends beaucoup de notre Omega et de ceux qui en sortent, vous répondez à la première de ces attentes en étant là. J’espère que vous comprendrez tous que votre responsabilité est grande (…) Nous sommes là pour modifier les autres, pas pour être modifiés nous-mêmes. Comme un catalyseur. Un catalyseur modifie les choses mais il ne change jamais lui-même, il est toujours là. J’espère que vous serez tous des catalyseurs du futur (…) J’espère donc que l’école a rempli correctement son devoir envers vous tous et qu’elle vous a donné un bon enseignement, que le Sahaj Marg polira votre caractère, votre liberté et vous donnera la force d’être ce que vous êtes (…) » (Un catalyseur pour le changement - Discours aux anciens élèves de l’école internationale Lalaji Memorial Omega, le 3 juin 2013 à Chennai, Inde)

A lire aussi :